Le péril surgi du passé by K.-H. Scheer & Clark Darlton

Le péril surgi du passé by K.-H. Scheer & Clark Darlton

Auteur:K.-H. Scheer & Clark Darlton [Scheer, K.-H. & Darlton, Clark]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Perry Rhodan
Publié: 2014-06-26T22:00:00+00:00


CHAPITRE II

Pendant que les détecteurs continuaient de suivre la forteresse, le bruit des générateurs à fusion du Raspoutine monta d’un cran. Tifflor se leva. Son regard croisa celui du colonel Trontor.

— Nous devrions attaquer maintenant, commandant ! proposa l’Epsalien.

— Pas encore ! répliqua Tifflor.

Il établit la liaison avec le central de détection.

— Ici Tifflor, transmettez toutes les indications disponibles sur les mouvements de la forteresse au cerveau P. Professeur Kirch ! Dès que vous aurez reçu les informations des détecteurs, faites une analyse comparative avec les données existantes concernant le système des Jumeaux et la forteresse. Je voudrais que vous me disiez où elle va.

— Vers Raum, bien sûr ! marmonna Trontor, dans le dos de Tifflor. Commandant, je vous demande encore une fois de donner l’ordre d’attaquer !

— Un peu de patience, voulez-vous ! s’impatienta Tifflor. J’attends les résultats de l’analyse positronique. Nous en savons trop peu sur la forteresse. Il y a trop d’inconnues dans le problème. Malgré tout, vous pouvez faire parer les canons transformateurs.

— Il y a longtemps que c’est fait.

Tifflor sourit.

— Merci, colonel, je sais que vous ne négligez jamais rien. Major Laroche !

— Oui, commandant !

Le major s’était mis au garde-à-vous.

— Vous avez déjà essayé avec de la teinture d’iode ?

— Pardon ? De la teinture d’iode… ?

— Oui, pour votre dent. Allez-y, mettez en un peu puis transmettez à la flotte l’ordre de se préparer au combat. C’est clair ?

Quand Julian Tifflor quitta la table de navigation et le central pour se rendre au centre positronique, Laroche, l’air stupéfait, n’avait toujours pas bougé. On n’allait pas tarder à se rendre compte à quel point les derniers mots du maréchal l’avaient désemparé.

Tavernex demanda à parler d’urgence à Tifflor.

— Je suis désolé, commandant, cela ressemble presque à une mauvaise blague, mais, plusieurs commandants de la flotte souhaitent vous joindre sur-le-champ…

— Allez-y, basculez, ordonna Tifflor.

Un claquement sec, puis le visage du chef des transmissions céda la place à celui d’un Epsalien qui avait l’air embarrassé.

— Ici le commandant du Bahia, commandant. Je souhaite avoir confirmation du dernier ordre que le major Laroche nous a transmis.

— Quel ordre ?

— Celui qui nous enjoint de tenir de la teinture d’iode prête. Je vous pose la question : s’agit-il d’une plaisanterie ou d’une nouvelle arme secrète ?

Tifflor déglutit péniblement.

— Il s’agit manifestement d’une mauvaise transmission, colonel. Je vais faire en sorte que l’on règle cette affaire. Repassez en réception.

— Laroche ! gronda Tifflor en appelant le central. Major Laroche, si vous croyez utile de transmettre à la flotte l’ordre de préparer de la teinture d’iode, j’espère que vous avez respecté votre logique jusqu’au bout en vous collant une gigabombe dans la dent !

Il coupa sèchement la communication : non seulement parce qu’il avait mieux à faire que de contempler le visage médusé de Laroche, mais aussi parce qu’un rire tonitruant venait de s’emparer de Trontor, quelque part derrière le malheureux major.

Dans la coursive, Tifflor se surprit à explorer inconsciemment ses dents du bout de la langue…

Le sifflement pénible de l’intercom coupa le bourdonnement rassurant du pupitre principal du système positronique.



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