Le nouveau cabinet des fées by Louis Batissier

Le nouveau cabinet des fées by Louis Batissier

Auteur:Louis Batissier [Batissier, Louis]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Les Moutons Électriques
Publié: 2017-03-01T23:00:00+00:00


Aventures du negociant Évaric

Il y a quelques armées, j’avais entrepris de visiter les côtes du golfe de Gascogne. Le mauvais temps me força de chercher un refuge dans une sorte de port situé entre Saint-Sébastien et l’embouchure de l’Adour, et qui avait été jadis, sous le nom de Léa, une ville importante par son commerce. Il n’y avait là ni hôtel, ni auberge, et je fus trop heureux de trouver l’hospitalité chez un petit bourgeois du pays qui habitait un simple appartement faisant partie d’une habitation autrefois vaste et magnifique, et depuis longtemps presque complètement tombée en ruines. Je demandai qui avait été assez opulent pour faire élever une construction aussi considérable et d’une aussi riche architecture, dans un hameau où l’on ne trouvait plus que quelques cabanes de pêcheurs et les maisonnettes de quelques pauvres marchands. Mon hôte me dit que c’était un de ses ancêtres, connu sous le nom d’Évaric, lequel à la suite des aventures les plus merveilleuses, avait acquis des richesses immenses, richesses dont la famille avait été dépouillée pendant les guerres et les révolutions qui n’avaient que trop bouleversé, dans les siècles passés, les diverses parties de l’Aquitaine.

— Nous conservons, ajouta-t-il, de génération en génération, le récit, écrit par Évaric lui-même, de tout ce qui lui est arrivé de curieux dans le cours de sa vie ; si vous désirez en prendre connaissance, je le mettrai, pour quelques jours, à votre disposition.

J’acceptai la proposition. Le manuscrit me fut confié, et j’en ai fait la traduction qu’on va lire et qui me semble ne pas manquer d’intérêt.

Je m’appelle Évaric, et je suis le troisième fils d’un négociant, qui avait gagné quelque bien dans le commerce. Quand j’eus atteint l’âge de dix-huit ans, je désirai vivement épouser Gosvinde, qui passait pour la fille la plus accomplie de notre ville. Je confiai mon projet à mon père ; il l’approuva et se fit un plaisir d’aller solliciter pour moi la main de la belle Grosvinde. Le père de la jeune fille l’accueillit avec beaucoup de courtoisie, lui protesta qu’il serait heureux de voir se resserrer les liens d’amitié et d’estime qui unissaient les deux familles ; mais il lui déclara, en même temps, qu’il ne m’accorderait sa fille que si mes parents consentaient à me donner une dot qui m’assurât une existence aisée et qui me permît de faire avantageusement le négoce. Mon père allégua la loi, si rigoureusement observée dans notre pays depuis un temps immémorial, loi qui veut que le troisième fils de chaque famille soit privé des biens qui pourraient lui revenir après la mort de ses parents, et lui exposa l’impossibilité où il se trouvait de frustrer mes deux frères de la fortune à laquelle ils avaient droit.

— Je sais tout cela, répondit le père de Gosvinde ; mais que votre fils alors se conforme à la même loi qui l’autorise à hériter, s’il parvient à exécuter l’ordre que lui donnera le roi d’Aquitaine.

— Hélas ! répondit mon père, vous savez aussi bien que



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