Le masque et l'ombrelle by Brisbin Terri

Le masque et l'ombrelle by Brisbin Terri

Auteur:Brisbin, Terri [Brisbin, Terri]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Romance
Éditeur: Harlequin
Publié: 2013-04-20T22:00:00+00:00


Adrian ne revint à lui que deux jours et deux nuits plus tard. Au sein de ses ténèbres, il entrevit d’abord des traits de lumière, puis il perçut des murmures, des ordres chuchotés, des pleurs aussi, et des soupirs navrés.

Son corps, perclus de douleur, le fit cruellement souffrir, surtout lorsqu’il essaya de prendre une profonde inspiration. Il voulut se redresser ; il s’avisa alors que sa main était retenue. Il tourna la tête sur le côté, se forçant à garder les yeux ouverts, et il comprit.

Miranda était assise à son chevet, ses doigts entrelacés aux siens. Tassée dans un fauteuil, elle paraissait dormir.

Mais quand il essaya de libérer sa main, elle se défendit et resserra encore un peu plus son emprise, en murmurant des protestations dans son sommeil. Ce faible bruit fut suffisant pour alerter Thompson, qui passa la tête par l’entrebâillement de le porte.

— Dieu soit loué, dit-il en s’approchant, Votre Grâce s’est finalement éveillée ! Quel soulagement pour nous tous !

— Merci, Thompson, grommela Adrian en réponse, mais cela ne va pas si bien que cela… Depuis combien de temps Sa Grâce est-elle… ainsi ?

— Madame la duchesse s’est enfin endormie il y a environ une heure, Votre Grâce, mais elle n’a pas quitté Votre Grâce depuis que l’on a ramené Votre Grâce ici, en… mettant tout le monde dehors, si Votre Grâce veut bien me pardonner cette précision…

— Thompson, apportez-moi donc à boire, quelque chose de frais, et ensuite vous me donnerez tous les détails. Mais pas de bruit : il ne faut pas réveiller la duchesse.

Elle avait bien besoin de repos, c’était visible aux cernes noirs, sous ses yeux, autant qu’à un air d’épuisement général. Ses cheveux étaient emmêlés, en désordre. Adrian la regarda plus attentivement, et vit avec stupeur que sa robe était fripée et tachée. On l’aurait plus volontiers prise pour une servante que pour l’épouse d’un pair du royaume, en son hôtel particulier.

Thompson revint bientôt avec un grand verre d’eau, mais quand Adrian voulut s’en saisir, il s’aperçut qu’il était trop faible pour y parvenir. Thompson dut l’aider. Le soutenant d’une main passée derrière la nuque, il lui présenta le verre, et Adrian put étancher sa soif. L’eau fit du bien à sa gorge parcheminée, et il baissa les paupières en un remerciement silencieux.

— Bon, enchaîna-t-il. Maintenant, racontez-moi ce qui s’est passé…

— Eh bien, Votre Grâce, nous avons reçu un mot du club de Votre Grâce, qui nous prévenait que Votre Grâce avait eu un malaise, et qu’on la ramenait ici au plus vite. Lord Parker était avec Votre Grâce, mais Votre Grâce était inconsciente, alors…

— Je vous en prie, Thompson, protesta Adrian, épargnez-moi tous ces « Votre Grâce », et simplifiez un peu, voulez-vous ?

— Euh… bien, Votre Grâce… donc, Votre… euh, vous étiez inconscient, n’est-ce pas ? Et Madame la duchesse douairière vous suivait, à quelques pas, donnant des ordres, envoyant les servantes chercher des potions et des pilules, et faisant appeler son propre médecin. La maison était sens dessus dessous, et…

— Bien, bien, coupa le duc.



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