Le lien by Duriès Vanessa

Le lien by Duriès Vanessa

Auteur:Duriès, Vanessa
La langue: fra
Format: epub
Tags: Biographies et mémoires
Publié: 2015-05-11T00:00:00+00:00


VIII • L'ENVOÛTANTE CAVE

Ce soir là, nous étions invités chez un ami de longue date. Je ne le connaissais pas encore, mais je sentais que Pierre éprouvait un sentiment particulier pour cet homme. Je n’en savais pas davantage. Pierre voulait garder le mystère autour de cette rencontre avec un maître bien connu du milieu SM, et cela était suffisant à mes yeux pour exacerber ma curiosité en espérant beaucoup apprendre de cette future relation. Il s’appelle Didier et sa femme, Fiona. J’avais eu l’occasion de voir des photos d’elle et je l’avais trouvée très belle. Nous arrivâmes à Gaillac un samedi soir. Pierre m’avait décrit Didier comme un être très pervers, mais sachant concilier gentillesse et sévérité dans le dressage. La première impression qu’il m’inspira fut étrange ; il avait un visage d’enfant jovial avec une façon de nous accueillir si cordiale que cela me décontenança. Nous entrâmes dans le salon et je découvris alors un homme délicieux. Je l’écoutais parler. J’étais un peu sous le charme et je sentais qu’il allait me plaire. Mais je n’étais pas venue pour être sous le charme. J’étais là pour qu’il me soumette et me dresse. Je restais silencieuse, paralysée par l’appréhension, malgré la gentillesse et la douceur de Didier. Je me terrais dans le mutisme, unique refuge qui me mettait à l’abri des maladresses dues à mon manque d’assurance. Fiona n’était toujours pas là, je l’attendais avec impatience car la présence des femmes me rassure toujours. Maître Didier m’attira à lui et me conduisit vers la cave. Pierre, silencieux, nous suivait dans l’étroit passage qui y permettait l'accès comme dans les meilleurs films d'épouvante. En effet il fallait ressortir de la maison pour se glisser dans cette espèce d’étranglement de pierre, et malgré ma petite taille je fus obligée de me courber. J’avais peur et l’absence de Fiona m’inquiétait. La tension que je ressentais était telle que si Pierre n’avait pas connu personnellement Maître Didier, je lui aurais demandé de repartir sans attendre. On ouvrit une large porte de chêne, et je découvris avec stupéfaction le décor solennel d’un lieu mystique. La beauté de cet endroit me frappa. C’était une cave voûtée magnifique, aux murs de pierres apparentes. Des cierges ornaient chacun des angles et les flammes des longues bougies blanches tremblaient sur l’or des pierres centenaires en faisant surgir des ombres sinueuses et menaçantes. C’était si beau ! J’étais comme fascinée par la noblesse et la prédestination évidente de ce lieu : cette cave semblait avoir été conçue depuis la nuit des temps pour le plaisir et la souffrance, pour les rites les plus secrets et j’évoquai en frissonnant les messes noires et autres rituels prodigieux. La lumière mordorée teintait ma peau, mon corps semblait s’imprégner de poudre d’or, je me sentais irrésistiblement belle, et je crois que ce soir-là, tout particulièrement, je l’étais. Maître Didier me ceignit le front d’un bandeau de velours noir. Il me lia les chevilles avec des lanières de cuir reliées par des chaînes aux murs de pierre.



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