Le jumeau disparu by B.J. Daniels

Auteur:B.J. Daniels [Daniels, B.J.]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 9782280358040
Éditeur: Harlequin
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00

* * *

Nettie se demanda si Bull avait parlé à sa sœur du meurtre de Pam. Lorsque Pam était arrivée en ville, elle avait eu du mal à trouver un logement. Du moins était-ce ce qu’elle s’était plu à raconter.

Elle avait fini par louer une chambre chez Charlotte. Nettie soupçonnait Pam d’avoir manœuvré dès ce moment-là. Le juge Bull Westfall était un notable qui avait le bras long à l’échelle du comté, voire de l’Etat tout entier. Pam s’était arrangée pour gagner non seulement le cœur de Charlotte, mais aussi celui de Bull, apparemment.

A l’invitation de son hôtesse, Nettie entra dans un séjour sorti tout droit d’un film de Doris Day des années soixante. Tandis que Charlotte se dirigeait vers le bar pour préparer leurs Martini, elle regarda autour d’elle avec incrédulité. C’était comme si le temps s’était arrêté en 1962, à l’époque où Charlotte avait quitté le ranch pour devenir quelqu’un d’autre. La maison que son frère lui avait achetée était décorée en blanc et or, avec de nombreux miroirs à cadre doré.

Mais ce qu’on remarquait en premier dans la pièce et qui lui apportait sa seule véritable touche de couleur, c’était un immense tableau représentant Charlotte — sans doute une commande de son riche ex-mari. La jeune femme du tableau était de toute évidence très belle ; il émanait d’elle une élégance sereine que Nettie lui envia.

Charlotte revint vers elle et lui tendit son verre.

— Voilà pour vous, annonça-t-elle d’un ton enjoué.

Elle montra du menton le tableau que Nettie admirait.

— Elle est magnifique, n’est-ce pas ?

— Oui, absolument, répondit Nettie au bout d’une seconde, décontenancée par le fait que Charlotte parlait d’elle à la troisième personne.

— Venez donc vous asseoir, ma chère. Nous discuterons plus à l’aise, suggéra Charlotte en tapotant ses cheveux gris assemblés en un chignon élaboré, sans cesser de contempler la femme du tableau.

— Tout à fait… Excellente idée, dit Nettie en se perchant sur le bras du canapé blanc.

— Vous aimez la façon dont j’ai décoré la maison ? s’enquit Charlotte.

L’espace de quelques instants, elle parut son âge. Son rouge à lèvres vermillon avait filé dans les plis, autour de sa bouche. Son visage, autrefois lisse comme le marbre, était à présent ridé par les ans. Le dos de la main qui tenait son verre était parsemé de taches de vieillesse, que même les nombreuses bagues qui ornaient ses doigts ne parvenaient pas à faire oublier.

Mais Charlotte ne devait pas voir tout cela lorsqu’elle se regardait dans l’un des miroirs suspendus un peu partout, se dit Nettie. Non, Charlotte voyait la femme dont le peintre avait fait le portrait qui dominait la pièce, au-dessus de la cheminée. Une beauté avec des cheveux aile de corbeau et de grands yeux verts très écartés.

— J’espérais que nous pourrions parler de Pam, commença prudemment Nettie, se disant que sa visite n’allait peut-être pas se prolonger très longtemps.

— Pam ?

— Oui, Pam Chandler… qui a vécu chez vous il y a pas mal d’années. Mais je suis sûre que vous l’avez revue récemment.

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