LE GRILLON DU FOYER (HISTOIRE FANTASTIQUE D'UN INTÉRIEUR DOMESTIQUE) by Charles Dickens

LE GRILLON DU FOYER (HISTOIRE FANTASTIQUE D'UN INTÉRIEUR DOMESTIQUE) by Charles Dickens

Auteur:Charles Dickens [Dickens, Charles]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Conte
Éditeur: Ebooks libres et gratuits
Publié: 2011-01-13T16:00:00+00:00


CHAPITRE III – Troisième Cri.

L'horloge de bois du coin sonnait dix heures, lorsque le voiturier fut assis au coin de son feu. Il était si troublé et si dévoré de chagrins qu'il semblait faire peur au coucou qui, ayant émis dix fois son mélodieux appel aussi vite que possible, plongea de nouveau dans le palais mauresque, et ferma sa petite porte derrière lui, comme si ce spectacle inattendu était trop pénible pour ses sentiments.

Si le petit faucheur avait été armé de la plus affilée de ses faux, et avait porté chacun de ses coups dans le cœur du voiturier, il ne l'aurait pas blessé et haché autant que Dot le fit.

C'était un cœur si plein d'amour pour elle, si intimement uni au sien par les innombrables fils de puissants souvenirs, renforcés par le travail journalier des qualités les plus chéries ; c'était un cœur dans lequel elle était comme dans un reliquaire ; un cœur si simple et si vrai, si fort pour le bien, si faible pour le mal, qu'il ne put d'abord ressentir aucune colère ni aucun désir de vengeance, et qu'il n'eut place que pour l'image brisée de son idole.

Mais lentement, lentement, à mesure que le voiturier était assis froid et sombre à son foyer, d'autres pensées plus sévères commencèrent à naître. L'étranger était sous son toit outragé. Trois pas le conduiraient à sa chambre. Un coup l'abattrait. « Vous pourriez commettre un meurtre avant de le savoir, » avait dit Tackleton. Comment y aurait-il meurtre s'il donnait au coquin le temps de se mettre en défense ? Cet homme était plus jeune que lui.

C'était une pensée malsaine, provenant d'un esprit qui voyait trop noir. C'était une pensée méchante qui le portait à changer sa paisible demeure en un lieu hanté par les fantômes, où les voyageurs solitaires redouteraient de passer la nuit, et où les âmes timides verraient des ombres se débattre au clair de lune à travers les fenêtres vides, et entendraient des bruits effrayants pendant les tempêtes.

Elle avait monté l'escalier avec l'enfant pour aller le coucher. Pendant qu'il était auprès du feu, elle s'approcha de lui sans qu'il l'entendit – dans son désespoir il était insensible à tous les bruits – et elle avait placé son petit escabeau à ses pieds. Il ne s'en aperçut que quand il sentit sa main dans la sienne, et qu’il la vit le regarder en face.

Avec étonnement ? non. Ce fut sa première impression, et il désirait vivement la voir ; à dire vrai, non, elle ne le regardait pas avec étonnement, mais avec un œil interrogateur, mais sans étonnement. Son regard fut d'abord alarmé et sérieux ; ensuite il prit une expression étrange, sauvage, jointe à un sourire effrayant, quand elle reconnut ses pensées, puis elle porta ses mains tordues à son front, pendant que sa tête se penchait, et que ses cheveux tombaient.

Quoiqu'il eût sur elle les droits de la toute-puissance, il en avait aussi la miséricorde à un trop haut degré pour peser sur elle,



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