Le grand brame by Vanier & Nicolas

Le grand brame by Vanier & Nicolas

Auteur:Vanier & Nicolas [Vanier]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2016-02-16T17:30:02+00:00


25

Jean et Maude déposèrent Diane à la gare avant de se rendre avec le reste de la famille chez le notaire. Benoît s’était levé aux aurores et n’était pas réapparu de la matinée.

— Tu as vu Benoît ce matin ?

Diane, murée dans le silence, répondit évasivement et Maude n’insista pas. Elle avait d’autres soucis en tête que ceux de deux adolescents en train de grandir.

Le notaire avait appelé pour prévenir qu’Élisabeth n’assisterait pas à la réunion. Ils s’en doutaient, puisque Maurice avait demandé qu’on lui envoie Diane par le train.

Il n’avait pas téléphoné lui-même ; il avait chargé sa secrétaire de le faire. Quant à Élisabeth, elle restait injoignable et n’avait répondu à aucun des nombreux messages que Jean lui avait laissés sur son répondeur.

Jean était furieux.

— Il nous prend pour ses larbins ou quoi ? S’il veut que Diane prenne le train, qu’il le lui dise directement, ou au moins qu’il nous appelle, nous ! Il envoie un message par sa secrétaire ! Il se prend pour quoi ?

Maude s’était chargée de réveiller Diane pour la prévenir qu’ils l’emmèneraient à la gare assez tôt, de manière à être à l’heure chez le notaire. Contrairement à son attente, elle ne résista pas et parut même heureuse de partir.

Dans le hall de la gare, Jean, qui l’avait accompagnée au guichet pour payer son billet de train, l’embrassa tendrement et lui dit :

— Écoute, Diane, tu as eu tort de quitter tes parents comme ça. Par contre, tu as bien fait de venir aux Herteignes. Tu peux y venir autant que tu veux, tant que nous y sommes.

La jeune fille paraissait absente. Elle remercia d’un hochement de tête, comme si la parole lui avait été à nouveau enlevée.

Jean regagna sa voiture et ils se rendirent chez le notaire.

Maurice avait déjà prévenu que sa femme et lui désiraient vendre et que le prix demandé était de deux millions. Le notaire expliqua à la famille que cette somme, bien que très élevée, était difficilement contestable.

— La question est donc de savoir si vous voulez racheter, et surtout si vous le pouvez.

Christophe et Pierre déclarèrent que, s’ils pouvaient conserver leur part en indivision, moyennant de gros sacrifices, ils étaient, en revanche, incapables de racheter cette part, la somme proposée pour leurs actions dans la clinique ne couvrant même pas les frais de succession de l’ensemble.

Jean était lui aussi dans l’incapacité de trouver deux millions auxquels s’ajoutaient les frais de notaire, ceux de la succession ainsi qu’une somme non négligeable qu’il faudrait débourser pour l’entretien – du domaine.

— De combien de temps disposons-nous ? demanda-t-il.

— On peut faire traîner, répliqua le notaire, en précisant que vous souhaitez garder vos trois parts sans racheter la sienne. Il faudra alors déterminer quelle est la partie du territoire qui lui revient – ce qui sera compliqué.

Le notaire ajouta que l’affaire serait gérée par le tribunal de grande instance de Paris, et qu’un juge serait nommé pour évaluer le bien et éventuellement effectuer un tirage au sort de parts préalablement établies par lui.



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