Le Drame de la jeunesse - Tome II - Annette Laïs by Paul Féval

Le Drame de la jeunesse - Tome II - Annette Laïs by Paul Féval

Auteur:Paul Féval [Féval, Paul]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Romans
Éditeur: Ebooks libres et gratuits
Publié: 2015-09-29T18:19:50+00:00


XXI.

FIANÇAILLES.

En sortant du théâtre, j’évitai à dessein M. Laïs et Philippe. Il était plus de minuit quand je regagnai l’hôtel. Le déjeuner du lendemain, comme on le pense, fut un peu orageux, bien que le président et sa femme ne connussent point encore l’emploi que j’avais donné à mes heures de bureau. Le président me dit qu’il avait écrit à mon père tout exprès pour l’informer de ce fait que j’avais enfin pris la résolution d’aller régulièrement au ministère. Ceci était une menace pour l’avenir et impliquait la condamnation du passé. Petite maman, opposition systématique et vivante à tous actes de son seigneur et maître, annonça qu’elle allait écrire à ma mère pour lui dire de moi tout le bien possible, mais quand le président eut quitté la table après son frugal repas, petite maman fit semblant de pleurer et j’eus une scène. Il fallait qu’elle fût tombée sur un mauvais cœur ! Je lui arrachais les dernières illusions de sa jeunesse ! Je n’y mettais pas même les formes ! Je l’abandonnais brutalement ! insolemment ! J’étais ingrat comme peuvent l’être les cochers de fiacre ! La baronne était venue et lui avait dit : On ne voit déjà plus le petit cousin ! La vicomtesse était venue et lui avait dit : J’avais pronostiqué cela sans être sorcière ! Une substitute enfin, hélas oui, une substitute qui n’avait point passé vingt-huit ans, était venue et avait dit : C’est bien grave ici pour un garçon de son âge !

« Étais-je donc grave avec toi, René ? Quel âge croient-elles donc me donner ? Leurs calomnies ne peuvent pas faire que j’aie vingt-quatre heures de plus ! Te faut-il des plaisirs ? Mais je ne demande pas mieux ! Nous irons tous les soirs au spectacle. Cet hiver, en domino, je peux très-bien risquer le bal de l’Opéra. Et cet atroce Josaphat est venu aussi ! Et sais-tu ce qu’il m’a dit ? Il m’a dit : Quand on n’a pas soin de leur attacher un fil à la patte… Mais c’est un homme, lui, au moins ! J’aurais payé quelqu’un pour arracher les yeux de la substitute ! Qu’as-tu fait hier au soir ?

— J’ai dîné avec des camarades de bureau, » répondis-je.

Je n’ai pas remords de ce mensonge. C’était de la bonté d’âme.

« Déjà ! s’écria-t-elle. Du premier coup ! Ces ministères sont de mauvais lieux ! Et crois-tu que ton excellente mère t’ait envoyé à Paris pour de pareilles orgies ! On s’échauffe la tête, on perd sa santé. Y avait-il des femmes ?

— Nous étions entre hommes.

— Voilà qu’il apprend à mentir ! s’écria Aurélie. Mettez les jeunes gens aux ministères ! Et sais-tu ce que sont ces femmes qui vont avec les jeunes gens des ministères ? Je vais écrire à Vannes. Ta maman était pour moi une sœur aînée, presque une mère je vais tout lui raconter, c’est mon devoir ! Y en avait-il de jolies ?

— Mais, petite maman…, voulus-je dire.

— Certes,



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