le diamant du huguenot by Omer Refreger

le diamant du huguenot by Omer Refreger

Auteur:Omer Refreger
La langue: eng
Format: mobi
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


Comme un fou, Romuald de Camaras quitta la pièce en courant.

D'un bond, il fut à l’écurie, et enfourcha L’ Ami, sans prendre la peine de le seller. Puis, enfonçant ses éperons dans le ventre de l’animal, il lui fit prendre la direction du petit bois.

Rechercher les ravisseurs, se lancer à leur poursuite, les tailler en pièces, leur enlever leur proie !

Cette tâche était démentielle, illogique, car rien, absolument, n’indiquait vers quel endroit.

Il atteignait les premiers arbres, lorsque L’ Ami fit un saut. Un corps était étendu sur son passage, dans l’herbe mouillée de pluie.

Il sauta à terre et s’approcha de l’homme. Celui-ci geignait.

— Mordious, siffla Camaras, n'est-ce point là le sire Latoscade ?

— Lui-même, monseigneur, répondit l’homme.

— Que fais-tu, ainsi étendu à la belle étoile ?

— Rien que je ne sois prêt à abandonner, fit l’autre d’une voix dolente. Je crois que j’ai une jambe mal en point.

— Et comment cela t’est-il arrivé ?

— Très simplement. Mon cheval — une bête vicieuse que l’on m’avait prêtée pour la circonstance — m'a désarçonné... et je suis tombé malencontreusement…

— Et quelle est cette circonstance ? L’enlèvement de la jeune hôtesse de ce château ?

Latoscade — car c’était bien là le dévoyé — garda un silence farouche.

Romuald le secoua comme un prunier.

« Vas-tu répondre, à la fin ? rugit-il.

— Hé là, monseigneur, faites attention.

— Je te somme de répondre!

Hubert Latoscade se borna à gémir.

« Je vais bien te faire parler, moi ! articula Camaras, d’un ton déterminé et, sans plus de ménagement, il le jeta sur l’encolure de L’Ami.

L’extraordinaire équipage rallia le château de Chanavance.

Le châtelain et le chirurgien, assez déprimés si on en jugeait par leurs mines, n’avaient pas bougé de la chambre d’Anne.

— Préparez un bon feu dans cette cheminée, ordonna le cadet languedocien. Nous allons chauffer un peu la plante des pieds de ce drôle. C’est, me semble-t-il, dans cet endroit qu’il tient sa langue. Elle est présentement figée, mais nul doute que la chaleur ne la dégèle. Nous apprendrons ainsi ce que ces truands venaient chercher ici, pourquoi ils ont enlevé la jeune fille et en quel lieu ils l’ont emmenée…



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