Le Comte de Monte-Cristo - Tome IV by Dumas Alexandre (Père)

Le Comte de Monte-Cristo - Tome IV by Dumas Alexandre (Père)

Auteur:Dumas, Alexandre (Père) [Dumas, Alexandre (Père)]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature Française
Éditeur: benhenda89 - FRBoarD
Publié: 1845-07-27T23:00:00+00:00


CIII. – Maximilien.

Villefort se releva presque honteux d’avoir été surpris dans l’accès de cette douleur.

Le terrible état qu’il exerçait depuis vingt-cinq ans était arrivé à en faire plus ou moins qu’un homme.

Son regard, un instant égaré, se fixa sur Morrel.

« Qui êtes-vous, monsieur, dit-il, vous qui oubliez qu’on n’entre pas ainsi dans une maison qu’habite la mort ?

« Sortez, monsieur ! sortez ! »

Mais Morrel demeurait immobile, il ne pouvait détacher ses yeux du spectacle effrayant de ce lit en désordre et de la pâle figure qui était couchée dessus.

« Sortez, entendez-vous ! » cria Villefort, tandis que d’Avrigny s’avançait de son côté pour faire sortir Morrel.

Celui-ci regarda d’un air égaré ce cadavre, ces deux hommes, toute la chambre, sembla hésiter un instant ouvrit la bouche ; puis enfin, ne trouvant pas un mot à répondre, malgré l’innombrable essaim d’idées fatales qui envahissaient son cerveau, il rebroussa chemin en enfonçant ses mains dans ses cheveux ; de telle sorte que Villefort et d’Avrigny, un instant distraits de leurs préoccupations, échangèrent, après l’avoir suivi des yeux, un regard qui voulait dire :

« Il est fou ! »

Mais avant que cinq minutes se fussent écoulées, on entendit gémir l’escalier sous un poids considérable, et l’on vit Morrel qui, avec une force surhumaine, soulevant le fauteuil de Noirtier entre ses bras, apportait le vieillard au premier étage de la maison.

Arrivé au haut de l’escalier, Morrel posa le fauteuil à terre et le roula rapidement jusque dans la chambre de Valentine.

Toute cette manœuvre s’exécuta avec une force décuplée par l’exaltation frénétique du jeune homme.

Mais une chose était effrayante surtout, c’était la figure de Noirtier s’avançant vers le lit de Valentine poussé par Morrel, la figure de Noirtier en qui l’intelligence déployait toutes ses ressources, dont les yeux réunissaient toute leur puissance pour suppléer aux autres facultés.

Aussi ce visage pâle, au regard enflammé, fut-il pour Villefort une effrayante apparition.

Chaque fois qu’il s’était trouvé en contact avec son père, il s’était toujours passé quelque chose de terrible.

« Voyez ce qu’ils en ont fait ! cria Morrel une main encore appuyée au dossier du fauteuil qu’il venait de pousser jusqu’au lit, et l’autre étendue vers Valentine ; voyez, mon père, voyez ! »

Villefort recula d’un pas et regarda avec étonnement ce jeune homme qui lui était presque inconnu, et qui appelait Noirtier son père.

En ce moment toute l’âme du vieillard sembla passer dans ses yeux, qui s’injectèrent de sang ; puis les veines de son cou se gonflèrent, une teinte bleuâtre comme celle qui envahit la peau de l’épileptique, couvrit son cou, ses joues et ses tempes ; il ne manquait à cette explosion intérieure de tout l’être qu’un cri.

Ce cri sortit pour ainsi dire de tous les pores effrayant dans son mutisme, déchirant dans son silence.

D’Avrigny se précipita vers le vieillard et lui fit respirer un violent révulsif.

« Monsieur ! s’écria alors Morrel, en saisissant la main inerte du paralytique, on me demande ce que je suis, et quel droit j’ai d’être ici. – Ô vous



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