Le chien des Basqueville by Jean d'Aillon

Le chien des Basqueville by Jean d'Aillon

Auteur:Jean d'Aillon [Aillon, Jean d']
La langue: fra
Format: epub
Tags: policier, historique
Éditeur: 10/18
Publié: 2016-02-14T16:00:00+00:00


Quittant l’hôtel des Grands Ébattements, ils se rendirent une nouvelle fois rue des Francs-Bourgeois, chez le barbier Fremin Bureau. Ce dernier s’apprêtait à sortir, mais il accepta pourtant de les recevoir quelques instants dans sa chambre.

— Que voulez-vous savoir de plus ? s’enquit-il d’un ton rogue, après que Holmes lui eut demandé des précisions sur la mort de la domestique de Jeannette de La Tour.

— Comment s’est passée la guérison de dame de La Tour, et à quel moment Margot a-t-elle été atteinte ? Avez-vous soigné la domestique avant sa mort, pourquoi cette fin si rapide ?

— Que de questions ! s’exclama le mire avec un geste agacé. En vérité, je ne peux guère vous répondre. La dernière fois que j’ai vu la dame de La Tour, elle se mourait. J’étais persuadé ne jamais la revoir vivante, aussi ne suis-je plus repassé. D’autres visites auraient été inutiles. Et puis, deux, non, trois jours plus tard, j’ai appris par un voisin que Margot avait été atteinte à son tour et avait trépassé dans la nuit, mais surtout que sa maîtresse avait survécu. Une situation invraisemblable ! Je me suis donc précipité et j’ai vu la dame qui veillait sa servante. Certes, elle n’était guère solide, et son visage était marqué de plaies du feu de saint Firmin, mais elle n’avait plus de fièvre. Elle m’a dit avoir repris ses sens la veille au matin, en entendant les gémissements de Margot. Sans pouvoir se lever, elle l’avait entendue agoniser, et quand elle avait eu assez de force pour quitter son lit, il était trop tard.

— N’avez-vous pas trouvé étonnant cette virulence du mal ?

— Non, chaque malade est différent. Parfois il trépasse en quelques heures, et dans d’autres cas la maladie dure des jours et des jours. Voyez-vous, je suis persuadé que le Seigneur ne voulait pas de la mort de dame de La Tour, si bonne et si charitable, et qu’il a décidé d’échanger sa vie contre celle de sa servante.

Holmes haussa un sourcil. Dieu échangeait-il des vies comme un vulgaire Lombard des monnaies ?

— Avez-vous examiné la morte ? s’enquit-il.

— Bien sûr que non ! Elle était trépassée, mais certainement toujours contagieuse. J’ai simplement prévenu le prieur des Blancs-Manteaux et les moines sont venus la chercher.

— Et dame de La Tour, avez-vous regardé son état ?

— Pour quoi faire ? Elle semblait guérie ! Je lui ai seulement fait porter un onguent pour soigner les pustules sur son corps et son visage, et un flacon de mon eau afin d’éloigner la maladie à l’avenir.

Ainsi tout s’était déroulé comme il l’avait imaginé, se dit Holmes, même si plusieurs points demeuraient obscurs, comme la façon dont elle était parvenue à imiter la voix et l’attitude de sa maîtresse. Il n’y avait eu nulle guérison. Margot avait certainement décidé de se substituer à sa maîtresse au moment de sa mort. Champdivers étant venu la voir quelques jours auparavant, elle savait que la reine s’intéressait à Jeannette. C’était une occasion inespérée pour elle de commencer une nouvelle vie.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.