Le Chardon Et Le Tartan 01 La Porte De Pierre by Diana Gabaldon

Le Chardon Et Le Tartan 01 La Porte De Pierre by Diana Gabaldon

Auteur:Diana Gabaldon [Gabaldon, Diana]
La langue: eng
Format: epub
Tags: Roman historique et fantastique, Le chardon et le tartan
Éditeur: J'ai lu
Publié: 2011-07-01T16:46:45+00:00


12

Le commandant de la garnison

Fort William n’était plus qu’à quelques lieues et je ne savais toujours pas ce que je ferais une fois sur place.

Tout dépendrait probablement du commandant de la garnison. S’il avalait sans sourciller mon histoire de faible dame en détresse, il me ferait peut-être escorter jusqu’à la côte pour embarquer vers la France.

Cependant, il se méfierait sans doute en me voyant arriver accompagnée des MacKenzie. Un coup d’œil suffisait pour comprendre que je n’étais pas écossaise. Et si, à l’instar de Colum et de Dougal, il me prenait pour une espionne, lui aussi ?

De fait, qu’étais-je censée espionner au juste ? Des activités antipatriotiques, sans doute, comme de collecter des fonds pour la campagne de Charles-Edouard Stuart.

Mais alors, pourquoi Dougal m’avait-il laissée assister à ces scènes ? Rien ne l’empêchait de me faire sortir des tavernes avant de se mettre à haranguer la foule. Se sentait-il à l’abri parce que je ne comprenais pas le gaélique ?

Je revis l’étrange lueur dans son regard lorsqu’il m’avait déclaré : « Je croyais que vous ne compreniez pas le gaélique ! » Il avait sans doute voulu me mettre à l’épreuve. En effet, pourquoi les Anglais enverraient-ils dans les Highlands un espion incapable de communiquer avec les habitants ?

Mais non, la conversation que j’avais surprise entre Jamie et Dougal semblait indiquer que ce dernier était jacobite alors que Colum ne l’était pas… encore.

Ces supputations me donnaient la migraine et c’est avec soulagement que j’aperçus au loin la silhouette d’un gros village. Gros village voulait dire bonne auberge et dîner décent.

De fait, l’auberge était très confortable, vu les critères auxquels on m’avait habituée depuis un certain temps. Si le lit infesté de puces semblait avoir été conçu pour des nains, au moins il était placé dans une chambre individuelle. Jusque-là, j’avais dormi la plupart du temps dans des salles communes, bercée par les ronflements tonitruants de mes compagnons gisant à même le sol enroulés dans des plaids.

Généralement, je m’endormais immédiatement, épuisée par une journée en selle et les meetings politiques de Dougal. Toutefois, la première nuit, j’avais passé une bonne demi-heure à répertorier, fascinée, le vaste éventail de bruits que peut émettre l’appareil respiratoire masculin. Un dortoir plein à craquer d’élèves infirmières ne faisait pas un dixième de ce tapage.

Dans les salles communes des hôpitaux, les hommes ronflaient rarement. Certes, ils respiraient bruyamment. Ils sursautaient, gémissaient parfois, sanglotaient ou criaient régulièrement dans leur sommeil. Mais il n’y avait aucune comparaison possible avec la cacophonie assourdissante de ces salles d’auberge. Sans doute les blessés et les malades ne dormaient-ils jamais assez profondément pour se laisser aller à un tel chahut.

J’en conclus que mes compagnons débordaient de vitalité. De fait, ils en avaient l’air, avec leurs membres complètement relâchés, leurs visages détendus et luisants à la lueur du feu de bois. Leur total abandon dans le sommeil reflétait un appétit de vivre aussi robuste que celui qu’ils manifestaient à l’heure du dîner. Étrangement réconfortée par cette explication, j’avais tiré ma cape de voyage sur mes épaules et je m’étais tranquillement endormie.



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