Le brasier by Vincent Hauuy

Le brasier by Vincent Hauuy

Auteur:Vincent Hauuy
La langue: fra
Format: epub, mobi
Éditeur: Hugo Publishing
Publié: 2018-04-07T16:00:00+00:00


30.

TALENTS

* * *

— Ne me fais pas languir, qu’y a-t-il sur cette clé ? demande Beverly, les mains appuyées sur les épaules de Dylan.

Le regard de l’informaticien est rivé sur l’écran. Ses yeux roulent dans leurs orbites à mesure qu’il fait défiler les fichiers à l’aide de la molette de la souris. Sa bouche est légèrement entrouverte, la pointe de sa langue collée à ses dents.

— Des documents, des tas de documents, une palanquée de documents… et de plusieurs types. Il y a des scans en .png, des pdf, du word. Avec des noms à coucher dehors. Quand je vois ce bordel, je me dis qu’il n’y avait vraiment pas besoin de cryptage.

Il laisse échapper un ricanement sec.

— Je te rappelle au passage que j’ai aussi des yeux et que je vois l’écran aussi bien que toi, commente Beverly.

— OK, message reçu. Attends, j’en ouvre un au hasard. Tiens, celui-ci au joli nom de « PR-978-A.11 ». C’est un rapport d’expérience de Genetech signé par un certain professeur Andrew Clayton. Bon, en gros, ça parle de… (Dylan déplace son index sur l’écran) … cellules somatiques, cellules totipentes… Bordel, je n’y comprends rien, c’est du charabia scientifique. Tout ce que je vois, c’est que le rapport n’est pas concluant. La biologie, c’est ton rayon, non ?

— Non. Mon rayon, c’est la médecine, mais sans être une experte, ce que je vois m’a tout l’air de toucher au clonage thérapeutique. Les cellules totipotentes, et non totipentes, dont on parle dans ce contexte, sont des cellules souches.

— Quoi, ils fabriqueraient des organes ? C’est légal, ça ?

Beverly se penche vers l’écran et Dylan en profite pour jeter un coup d’œil furtif au décolleté que dévoile un t-shirt bâillant à l’encolure.

— Regarde la date sur le rapport plutôt que de mater mes seins.

— Tu devrais te sentir flattée. D’habitude je trouve que les nanas qui font de la muscu ont plus de pectoraux que de poitrine. Mais pas toi.

— Ah oui ? Eh bien moi je trouve que d’habitude les hackers sont plutôt assez jeunes, ont une hygiène déplorable et sont de véritables pervers.

— Et ?

— Rien, mis à part l’âge, tu fais honneur au cliché. Mais pour en revenir à ta question, regarde la date. Le 17 novembre 1993. Pas étonnant que ces tests ne soient pas concluants, à l’époque, on était quasiment dans la science-fiction. D’ailleurs, de mémoire, aucune tentative de clonage humain n’a jamais été revendiquée, enfin si on élimine le docteur sud-coréen qui s’est révélé être un imposteur. Et je suis à peu près sûre que la technique évoquée dans ce rapport est obsolète. Et pour te répondre, le clonage est interdit par les Nations Unies, même à des fins thérapeutiques. Par contre, on a un embryon de lien avec le trafic d’organes.

— Oh, attends, il doit sûrement y avoir un fichier Excel qui recense les donneurs, les organes et bien sûr les clients.

— Tu te fous de moi là, non ?

— Complètement, mais on a le droit de rêver.



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