Le Bas-Empire by Paul

Le Bas-Empire by Paul

Auteur:Paul
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Points
Publié: 2014-02-28T16:00:00+00:00


C. L’Empire et les barbares à la fin du IVe siècle.

* * *

a) L’armée et ses problèmes50

S’il était vrai, comme les auteurs anciens le suggèrent, que Dioclétien ait quadruplé les effectifs du Haut-Empire et Constantin doublé ceux de Dioclétien, l’armée comprendrait au cours du IVe siècle plus de 2 millions d’hommes… En fait, d’après la Notitia dignitatum, l’armée ne doit pas atteindre tout à fait 500 000 hommes : numériquement parlant l’Empire est sous-défendu. Depuis Constantin, peu de changements, sauf la multiplication des magistri militum et une loi de Valens sur le recrutement, mais une évolution de fait. Le recrutement s’opère parmi les citoyens. Sont exclus et exemptés les esclaves, les gens de condition inférieure, pas tous sans doute, les curiales, les colons adscrits à la fin du siècle (infra, p. 169), les membres des classes supérieures. Servent donc avant tout les paysans des régions dont les habitants restent réputés pour leurs qualités guerrières, Gaulois du Nord, Illyriens, Isauriens, et les barbares. On distingue plusieurs modes de recrutement : 1° le volontariat, assez peu répandu mais qui existe encore ; 2° l’hérédité ; 3° l’exaction fiscale (praebitio tironum) qui fournit sans doute le plus fort contingent de non-barbares, et que l’on peut remplacer par l’aurum tironicum qui serait pour un homme de 36 solidi51 ; en 375 une loi complexe de Valens régularise le système (C. Th., VII, 13,7 = De Martino, V,408, n. 79) en précisant l’obligation fiscale des groupes de propriétaires formant un capitulum : la recrue peut être soit un des colons du groupe, dont le maître est indemnisé par les autres membres du consortium, soit un paysan quelconque ou un barbare, que l’État se procure lui-même grâce à la somme d’or versée en remplacement52 ; 4° le recours aux barbares fédérés : des tribus passent avec les autorités romaines une sorte de contrat (foedus), aux termes duquel elles fournissent des soldats qui combattent avec leur propre équipement, sous le commandement supérieur d’officiers romains. Depuis Constantin, et surtout après la défaite d’Andrinople en 378, les fédérés se recrutent parmi les barbares installés dans l’Empire même, Francs, Alamans, Sarmates et Goths, servent sous leurs propres chefs, de vrais condottières parfois, et reçoivent, outre leur solde, des subsides et des terres pour leur famille. Certaines tribus ne sont admises dans l’Empire qu’à la condition de fournir des recrues : ce sont les Lètes (laeti) attestés dans le nord-est de la Gaule, et en Italie (Francs et Sarmates) auxquels il faut sans doute assimiler les Gentiles mal connus53.

La nomenclature des unités est compliquée : les anciennes légions subsistent, réduites à 1 000 hommes environ, ainsi que les cohortes de fantassins et les ailes de cavaliers, composées en général de citoyens romains et peu considérées. Se sont ajoutées, mais tout à fait à part, les vexillations de cavaliers issues de la grande unité de cavalerie de Gallien dispersée par Dioclétien (clibanares ou cataphractaires, sagittaires, scutaires) et surtout les auxilia, formés de barbares, fantassins, cavaliers des cunei (escadrons d’assaut) ou simples equites.



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