L'attention, l'autre nom de l'amour by Poletti Rosette

Auteur:Poletti, Rosette [Poletti, Rosette]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2017-01-16T05:00:00+00:00

L’ATTENTION EST LA SUBSTANCE DE L’AMOUR DE DIEU, C’EST CE QUI NOUS PERMET DE L’AIMER DE TOUT NOTRE CŒUR, DE TOUTE NOTRE ME ET DE TOUTE NOTRE INTELLIGENCE.

Simone Weil

L’attention à la dimension de la transcendance

« L’attention à soi-même conduit à la connaissance de Dieu », disait un ermite.

Pour entrer en relation l’attention est indispensable. Il s’agit de choisir, puis de désirer entrer dans cette relation. Comme nous l’avons vu, c’est indispensable pour entrer en relation avec le monde qui nous entoure, avec soi-même, avec les autres et avec Dieu ou ce qui nous en tient lieu, cette dimension de la transcendance recherchée par tant d’êtres humains. Pour certains il s’agit de trouver cette dimension de l’Être, du divin dans la vie quotidienne, pour d’autres, il s’agit de cultiver la paix, la compassion, la conscience de l’instant.

Pour de nombreux chercheurs spirituels, cette quête d’une autre dimension les amène à donner leur vie entière, à « tout donner » pour méditer, pour prier, pour donner leur attention entière à ce Tout Autre.

Dans les Évangiles, lorsque le Christ indique à la femme samaritaine comment prier, c’est dans le souffle (l’esprit) et dans l’attention, la vigilance.

Depuis des siècles, les moines et les moniales de tous les couvents du monde respectent un rythme immuable d’offices liturgiques plusieurs fois par jour et parfois la nuit. C’est une manière de revenir à soi, pour revenir à la relation à Dieu. Chaque fois que la cloche sonne, ces religieux sont appelés à remettre leur pleine attention sur le Tout Autre.

Les moines et les nonnes des monastères tibétains accrochés aux pentes des montagnes prient longuement deux fois par jour et à chaque repas.

Les musulmans ont également instauré des heures fixes de prière. Dans chacune de ces traditions, on a instauré des rythmes pour faciliter le maintien de l’attention indispensable pour vivre cette relation avec le divin.

Les temps de retraite spirituelle, de jeûne, les pèlerinages, les sacrements, toutes ces manifestations conduisent à renforcer cette attention nécessaire à la vie spirituelle. Si l’attention est la substance de l’amour de Dieu, comme l’écrit Simone Weil, alors, par tous les moyens, il s’agit de maintenir et d’augmenter cette capacité d’attention, en d’autres termes, de nourrir cette vigilance, de se réapproprier certains rites, comme la prière matin et soir ou avant les repas, de réapprendre l’assise silencieuse chaque fois qu’on le peut, de retrouver la pratique de la prière qui s’insère dans le souffle, dans la respiration, comme par exemple dire : « Seigneur Jésus » lors de l’inspiration et « Envoie-moi ton Esprit » lors de l’expiration. Cette courte prière peut se faire en tout temps : dans la minute que dure l’arrêt au feu rouge, dans la file d’attente au bureau de poste, alors qu’on cherche le sommeil.

Être attentif, en relation avec cet innommable que recherche la majorité des humains, c’est connaître la paix, la sérénité, c’est trouver la source de la compassion.

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