L'art de la paix by Thich Nhat Hanh

L'art de la paix by Thich Nhat Hanh

Auteur:Thich Nhat Hanh [Hanh, Thich Nhat]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Développement personnel
Éditeur: JC Lattès
Publié: 2017-02-15T00:00:00+00:00


Une armée non-violente

Pendant la guerre du Vietnam, les membres de l’École de la jeunesse pour le service social devaient souvent intervenir sur des sites dangereux. Surprises de la facilité avec laquelle nous avions gagné la confiance de la population, les deux parties en présence nous accusaient de travailler pour l’adversaire, et cherchaient à nous éliminer. Les deux camps nous craignaient, nous soupçonnant, bien à tort, d’avoir des visées politiques. En temps de guerre, les praticiens de la paix ne prennent parti pour aucun camp. Au contraire, ils prônent la réconciliation et tentent de rétablir la communication entre les forces en présence. C’est une position délicate et dangereuse. Bien que nous fussions motivés par notre seule bodhicitta, l’esprit d’amour, les combattants des deux camps ne nous comprenaient pas. Cette incompréhension a coûté la vie à un grand nombre d’entre nous.

Car le véritable assassin était bien l’incompréhension. Nous étions une armée non-violente, avec pour seules armes notre amour et notre désir de secourir les victimes. Mais comme dans les autres armées, la guerre a fait de nombreux morts et de nombreux blessés dans nos rangs. Frère Nhat Tri fut abattu avec sept autres de nos camarades, tandis qu’ils se rendaient dans un village retiré. Ils étaient tous mes fils et mes filles. J’étais dans la position d’un père qui aurait perdu d’un coup huit de ses enfants. Ma souffrance fut accablante et on peut en déceler les traces dans nombre de mes poèmes.

J’ai écrit ce poème en 1965, pour les jeunes gens de notre école qui risquaient chaque jour leur vie pendant la guerre, en leur recommandant de se préparer à mourir sans haine. Plusieurs avaient déjà été victimes d’une mort violente et je tenais à mettre en garde leurs camarades contre la haine. Nos véritables ennemis sont notre colère, notre haine, notre avidité, notre fanatisme et notre tendance à l’exclusion, leur disais-je. Si vous succombez à la violence, méditez sur la compassion pour pardonner à ceux qui vous tuent. Si vous mourez en réalisant ce stade de compassion, vous serez vraiment des enfants de l’Éveillé. Si vous pouvez encore sourire et pardonner, même en mourant dans la honte, la violence et l’oppression, votre pouvoir est immense.

En relisant les vers de ce poème, j’ai tout à coup compris le passage du « Sutra du Diamant » qui parle de ksanti, l’acceptation ou la tolérance.



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