L'archéologie égyptienne by Gaston Maspero

L'archéologie égyptienne by Gaston Maspero

Auteur:Gaston Maspero [Maspero, Gaston]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Histoire
Publié: 2011-06-16T22:00:00+00:00


2. – Les procédés techniques.

La préparation des surfaces à couvrir exigeait beaucoup de temps et beaucoup de soin. Comme l’imperfection des procédés de construction ne permettait pas à l’architecte de planer avec exactitude les parements extérieurs des murs du temple ou des pylônes, il fallait bien que le décorateur s’accommodât d’une surface légèrement bombée ou déprimée par endroits. Du moins était-elle formée de blocs à peu près homogènes : les filons de calcaire où l’on creusait les hypogées contenaient presque toujours des rognons de silex, des fossiles, des chapelets de coquilles pétrifiées. On remédiait à ces défauts de façons différentes, selon que la décoration devait être peinte ou sculptée. Dans le premier cas, après avoir dégrossi la paroi, on appliquait sur la surface encore rugueuse un crépi d’argile noire et de paille hachée menu, semblable au mélange avec lequel on fabriquait la brique. Dans le second, on s’arrangeait autant que possible de manière à éviter les inégalités de la pierre. Quand elles tombaient dans le champ des figures, mais n’offraient point trop de résistance au ciseau, on les laissait subsister, sinon on les enlevait et on bouchait le trou avec du ciment blanchâtre ou des morceaux de calcaire ajustés. Ce n’était point petite affaire, et l’on cite telle salle de tombeau où chaque paroi est incrustée au quart de dalles rapportées. Ce travail préliminaire achevé, on répandait sur l’ensemble une couche mince de plâtre fin, gâché avec du blanc d’œuf, qui masquait l’enduit ou le rapiéçage, et formait un champ lisse et poli, sur lequel le pinceau du dessinateur pouvait glisser librement.

On rencontre un peu partout, et jusque dans les carrières, des chambres ou parties de chambres inachevées, qui gardent encore l’esquisse à l’encre rouge ou noire des bas-reliefs dont elles devaient être revêtues. Le modèle, exécuté en petit, était mis au carreau et transporté sur la muraille à grande échelle par les aides et par les élèves. En quelques endroits, le sujet est indiqué sommairement par deux ou trois coups de calame hâtifs : tel est le cas pour certaines scènes des tombeaux thébains que Prisse a relevées avec soin.

Ailleurs, le trait est entièrement terminé et les figures n’attendent plus sur le treillis que l’arrivée du sculpteur. Quelques praticiens se contentaient de déterminer la position des épaules et l’aplomb des corps par des lignes horizontales et verticales, sur lesquelles ils notaient la hauteur du genou, des hanches et des membres.

D’autres, plus confiants dans leurs propres forces, abordaient le tableau à même et plaçaient leurs personnages sans secours d’aucune sorte ; ainsi, les artistes qui ont décoré la syringe de Séti Ier et les salles méridionales du temple d’Abydos. Leur trait est si net et leur facilité d’exécution si surprenante qu’on les a soupçonnés d’avoir employé des poncifs découpés à l’avance. C’est une opinion dont on revient bien vite, quand on examine de près leurs figures et qu’on se donne la peine de les mesurer au compas. La taille est plus mince chez les unes, les contours de la poitrine sont plus accentués chez les autres ou les jambes moins écartées.



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