Langelot chez le Présidentissime by Lieutenant X

Langelot chez le Présidentissime by Lieutenant X

Auteur:Lieutenant X [Lieutenant X]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Novela, Aventuras, Juvenil
Éditeur: ePubLibre
Publié: 1977-12-31T16:00:00+00:00


Soudain Langelot commença à pousser des cris effrayants. On aurait cru une dizaine de porcelets égorgés simultanément.

Le geôlier devait être blasé sur les cris, car il mit bien cinq minutes à réagir, et Langelot, enroué, se demandait s’il devrait se faire relayer par son ami noir, quand enfin un chapelet d’injures bambaresques se fit entendre, et l’énorme personnage apparut, armé d’un bâton. Il s’avança sur Langelot en lançant, dans sa propre langue, l’équivalent d’un « Silence, là-dedans ! » magistral.

Dès qu’il fut à portée, Langelot opéra sa traction, plia les genoux, et, les détendant brusquement, envoya ses deux plantes de pied dans le volumineux estomac du geôlier. Le souffle coupé, l’homme chancela. Son pied se prit dans le corps étendu du latiniste, et sa tête alla donner contre le poteau. Comme une masse, il tomba au sol.

« Vite, la clef ! commanda Langelot. Comment dit-on clef en latin ? Clefus ? Clefa ? Clefum ? »

Le jeune Noir ne comprenait peut-être pas ce latin de fantaisie, mais il devina ce qu’on voulait de lui. Comme il avait les mains libres, il entreprit de fouiller les poches du geôlier qui s’était abattu sur lui. Il trouva tout un trousseau de clefs, plus quelques-unes dépareillées. Maintenant il fallait les faire passer à Langelot sans en laisser tomber une à terre. La distance était de trois mètres.

« Quomodo me geram ? demanda-t-il.

— Gère-toi le plus vite possible. Tu as une ceinture ?

Enlève-la. Mets toutes les clefs au trousseau. Passe le trousseau dans la boucle. Maintenant balance le tout, pour que j’attrape ta ceinture avec mes dents. Dentibus, c’est clair ? Ah ! tu es peut-être un bon latiniste, mais comme apprenti évadé, tu n’es pas très doué. »

Langelot était injuste. Le jeune Noir, malgré son air intellectuel, comprit et exécuta la manœuvre assez correctement pour qu’à la troisième tentative Langelot pût s’emparer avec les dents du bout de la ceinture chargée de clefs.

Le geôlier, cependant, revenait à lui et commençait à haleter.

« Donne-lui un petit coup sur la tête, sur le caput.

— Caput verberare ? fit le latiniste indigné.

— Oui, oui, verbera, verbera.

— Hominem verberare non possum. Malum est.

— Tu ne peux pas ? Eh bien, dis donc, tu ne ferais pas long feu dans mon métier. Mais après tout, chacun ses principes. Ah ! je l’ai ! »

Langelot avait enfin réussi, à force de ballotter la tête de côté et d’autre, à jeter le bout de la ceinture par-dessus son épaule et à attraper le trousseau avec ses doigts. Il n’y avait plus qu’à essayer les clefs les unes après les autres dans le cadenas, tout en gardant un œil sur le géant qui se mettait à hoqueter et, dans quelques instants, pourrait appeler à l’aide.

Enfin une clef tourna. Le pêne se dégagea avec un déclic. Langelot libéra ses mains. Elles avaient beau être engourdies, le premier usage qu’il en fit fut d’appliquer un atémi judicieusement mesuré à la tempe du geôlier qui retomba immédiatement sans connaissance.

« Quomodo potes tam saevum esse ? » protesta l’intellectuel.



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