L'amour, le Japon, les sushis et moi by Zimmermann N. M

L'amour, le Japon, les sushis et moi by Zimmermann N. M

Auteur:Zimmermann, N. M. [Zimmermann, N. M.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Jeunesse
ISBN: 9782226421791
Éditeur: Albin Michel
Publié: 2016-10-02T22:00:00+00:00


Notes

1. Il s’agit du titre original de Departures, un film sur un violoncelliste d’orchestre qui se retrouve au chômage quand son orchestre est dissous et qui devient croque-mort. Pas un violoncelliste de génie donc, j’imagine.

Je quittai l’appartement des Tsubaki un quart d’heure plus tard, prétendant devoir aller chercher Maximilien immédiatement.

– C’est dommage que tu n’aies pas vu ma femme. Je crois que tu ne l’as pas encore rencontrée, dit M. Tsubaki, sur le seuil de la porte.

– Non, dis-je, pressant contre moi le livre qu’il m’avait donné pour maman afin qu’il échappe à la pluie qui tombait toujours sans merci sur Nagoya.

– Une autre fois, alors. Il faut que nous vous invitions à dîner, avec ta mère et ton frère. Mon épouse adore cuisiner et Ryu ne mange rien. Du moins, pas à table. Je sais comment sont les jeunes ! Vous passez vos journées à la supérette à grignoter n’importe quoi.

Je ravalai mes protestations : même si c’était maman qui achetait la plupart des n’importe quoi en question, il était indiscutable que Maximilien et moi grignotions souvent en dehors des repas depuis que nous avions emménagé au Japon. J’avais tout le temps faim. J’aurais juré manger deux ou trois fois plus que lorsque nous vivions en France. J’aimais penser que c’était à cause de l’absence de gras. Ici, il n’y avait pas de crème fraîche, de beurre ou de fromage dans la cuisine. Alors je supposais que les calories que j’ingurgitais toute la journée correspondaient à peu près à celles de mes repas en France. Du moins, je l’espérais avec ferveur.

– Oui, dis-je, je suis sûre que maman sera ravie. De toute façon, elle voudra sûrement parler du livre avec vous. Enfin, merci pour tout. Il faut que j’y aille, ou je vais être en retard.

Je m’inclinai pour le saluer et je m’engageai dans la coursive qui menait à l’escalier. Il ferma la porte de fer bleue presque immédiatement derrière moi.

Je jetai un coup d’œil à ma montre et poussai un soupir. Il me restait quarante minutes avant de prendre la route de l’école de mon frère. Le temps de faire deux ou trois exercices de maths et…

Alors que j’arrivais au bout de la coursive, une main jaillit de l’escalier. Elle m’attrapa par le bras et me plaqua contre le mur. Je fus si surprise que je lâchai le livre que M. Tsubaki m’avait remis avant de tâter mon crâne qui avait cogné douloureusement contre le béton.

Quand je relevai les yeux, Ryu me toisait, son visage à quelques centimètres du mien. Ses cheveux étaient trempés et des gouttes de pluie parsemaient les verres de ses lunettes, obscurcissant ses yeux.

– Qu’est-ce que tu faisais chez moi ? gronda-t-il.

Il essuya son front de son avant-bras, sans me lâcher. Je jetai un coup d’œil au livre pour vérifier qu’il était à l’abri de la pluie. Ma mère me tuerait si je l’abîmais.

– Ça t’arrive souvent de te cacher pour attaquer les gens qui passent ? répliquai-je.

Il ne répondit pas et l’expression de son visage ne s’adoucit pas.



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