L'amour d'un père - Un charme si puissant by Charlene Sands

Auteur:Charlene Sands [Sands, Charlene]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Harlequin
Publié: 2012-04-25T08:32:43+00:00

Un charme si puissant

SANDRA HYATT

© 2010, Sandra Hyatt. © 2011, Harlequin S.A.

CLARISSE ARBEZ

978-2-280-24197-7

- 1 -

Lexie Wyndham Jones consulta sa montre et sursauta. Plus une minute à perdre ! Elle quitta les écuries à la hâte et regagna la grande demeure familiale où elle devait encore se changer. Sa promenade à cheval avait duré plus longtemps que prévu, et elle ne voulait pas être en retard à son rendez-vous.

Dans le hall de la demeure, elle fit une pause pour se déchausser. Assise sur le banc prévu à cet effet, elle commença à tirer comme un beau diable sur sa botte qui résistait. Ce n’était jamais une manœuvre aisée, et elle laissa échapper un juron d’impatience.

Un raclement de gorge discret lui signala la présence d’un observateur inopiné. Confuse, elle releva la tête et aperçut le vieux majordome.

– Puis-je vous aider, mademoiselle ?

– Non, merci, Stanley. Je vais me débrouiller toute seule.

Chaque fois qu’il en avait l’occasion, il lui proposait son aide. Et, comme chaque fois, elle déclinait son offre. C’était ainsi depuis le premier jour, depuis la première fois où elle était montée à cheval, des années plus tôt.

Enfin la botte récalcitrante céda, et elle la posa sur le sol à côté d’elle.

Comme Stanley ne bougeait pas, ce qui constituait une entorse majeure aux lois de leur rituel immuable, elle leva les yeux vers lui. Il y lut sans doute une invitation à intervenir car il se hâta de déclarer :

– Votre mère vous cherche.

Elle laissa échapper un soupir avant de reporter son attention sur sa seconde botte, qui lui résistait à son tour.

– Elle a un reproche à me faire ?

– Pas du tout. Le… prince est arrivé.

A cette nouvelle, elle se pétrifia, ce qui ne l’empêcha pas de remarquer une moue contrariée passer, fugitivement, sur le visage de Stanley. Ce dernier était d’ordinaire l’impassibilité incarnée. En majordome parfaitement stylé, il ne se permettait jamais de dire tout haut ce qu’il pensait tout bas mais, visiblement, il désapprouvait l’initiative qu’elle et sa mère avait prise.

Peu importait… Elle redoubla d’efforts pour ôter la botte récalcitrante. Un bon moyen de dissimuler – à elle-même comme au fidèle serviteur de la famille – son excitation soudaine.

– Il est en avance, fit-elle sur un ton faussement détaché tandis qu’elle rangeait la seconde botte auprès de la première avant de se lever.

Qui sait ? Peut-être Adam était-il tellement impatient de la retrouver que…

– Il s’agit sans doute d’un malentendu lié au remplacement impromptu de la secrétaire particulière de votre mère. Le prince s’attendait d’ailleurs à rentrer dès cet après-midi à San Philippe en votre compagnie.

– Mais le dîner ?

– Je sais…

– Ma mère l’en a informé ?

– Naturellement. Vous partirez demain matin, comme prévu.

– Ce qui l’oblige à modifier son programme…

A tout prendre, mieux valait chambouler l’emploi du temps d’un prince en visite que contrarier les projets d’une mère au caractère difficile…

– Ce contretemps ne mérite pas que vous vous inquiétiez.

A cet instant, une étincelle fugace traversa le regard gris de Stanley, et elle eut l’intuition qu’il ne lui disait pas tout.

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