L'agence S.O.S. by Frédéric Charles

Auteur:Frédéric Charles
La langue: eng
Format: mobi
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00

CHAPITRE VI - UNE JEUNE FILLE DÉSESPÉRÉE

Sans vouloir se l’avouer, le vieux redoutait de revoir Edwige. Il sentait que la jeune fille avait de bonnes raisons de lui en vouloir, malgré qu’il ait la certitude absolue de ne pas l'avoir induite en erreur.

Car le directeur de l'Agence S.O.S. savait qu'il ne se trompait pas, en affirmant à la fille de Montal que ce dernier n’était pas en danger. Seulement quelque chose s'était produit, qui avait bouleversé le plan élaboré par l'industriel, à ses fins encore imprécises.

En gagnant l'avenue Victor-Hugo, dans l'après-midi, le vieux se posait bien des questions, entre autres celle-ci : pour quelle raison, feu Montal voulait-il faire croire qu'un danger le guettait ?

« Si je parviens à découvrir cela, soliloquait Naude je ne serais plus très loin de la vérité. »

Le commissaire Bollan l'attendait déjà chez les Montal ; le père S.O.S. le trouva dans la pièce du meurtre assis à la table de travail de la victime.

— Eh bien, lui demanda-t-il, du nouveau, commissaire ?

Le policier cligna de l'œil.

— Ça se pourrait, papa.

— Bigre ! Vous allez me raconter cela. C’est au sujet de l’enquête sur les taxis, je parie ?

— Et vous avez gagné, comme toujours ; mes hommes les ont retrouvés.

— Déjà ! Compliments. Vous possédez une bonne meute.

Bollan se leva et fit asseoir le vieux dans le fauteuil tragique, lui-même s’assit sur le bureau, suivant une habitude qui lui était chère.

— Rezidor et Blanchot se sont séparés à l'Etoile...

— Je sais.

— Chacun d’eux est monté dans un taxi. Il y avait encore quelques voitures en stationnement, ils ont pris les deux premiers de la file, ce qui a facilité les recherches. Rezidor habite Neuilly et Blanchot Saint-Mandé, vous ne l'ignorez pas ? Or, le premier s’est fait conduire à l'angle de la rue de la Pompe et de la rue de Sfax.

— Hé, hé ! fit le vieux en tirant d’une de ses poches un plan de Paris qu’il déplia aussitôt.

— Oui, murmura le commissaire, il se trouvait à cinq minutes de chez les Montal. Il n’avait qu’à suivre la rue de Sfax, qui est très courte, ou bien la rue de Sontay qui commence également rue de la Pompe, et en quelques enjambées il était place Victor-Hugo. Quant au deuxième, après avoir donné son adresse de Saint-Mandé, il s’est ravisé en cours de route et s’est fait débarquer place de la Concorde.

— Ah !

— Il à fait mine de s'éloigner à pied, mais il est allé à la station de taxis et a pris une autre voiture.

— Comment savez-vous ces détails ?

— Par son premier chauffeur, qui s’était rangé derrière la file des voitures de ville de la place de la Concorde et qui a été assez justement surpris par le manège de Blanchot.

« Nous n'avons pas eu trop de mal à retrouver le second chauffeur du docteur. Savez-vous où il a mené son client ? »

— Je vais le savoir.

— Rue Boissière.

Une fois de plus, le vieillard plongea son long nez sur le plan de la capitale.

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