Lady Vivienne by Delacroix Claire

Lady Vivienne by Delacroix Claire

Auteur:Delacroix,Claire [Delacroix,Claire]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Romance moyen-age
ISBN: 9782290001134
Éditeur: AlexandriZ
Publié: 2005-06-09T22:00:00+00:00


Dans sa hâte à rejoindre Vivienne, Elizabeth faillit se prendre les pieds dans sa robe. Elle portait deux bols de gibier en sauce, une tranche de pain encore chaud et une cruche de bière. Le gobelet qu’elle avait apporté pour sa sœur et elle était glissé dans sa ceinture, ainsi que deux cuillers en bois. Or, ce gobelet glissait un peu plus à chaque pas. Malheureusement, elle n’avait pas de main libre pour le coincer et la femme de l’intendant était trop occupée pour l’aider davantage.

Elle traversa la grande salle d’un pas vif, évitant avec adresse les mains des hommes qui la prenaient pour une simple servante. Ah, cette maudite poitrine ! Le premier homme qui la regarderait dans les yeux au lieu de fixer ses seins, elle l’épouserait sur-le-champ.

Pourvu qu’il soit beau, riche et ne déteste pas l’aventure, naturellement.

Elle dut donner un coup de pied à un homme qui l’avait attrapée et essayait de la renverser sur ses genoux en riant. Si elle n’avait transporté que son propre repas, elle l’aurait volontiers abandonné pour frapper cet individu, mais Vivienne devait être affamée. Évitant la jambe tendue de ce malotrus, elle dut donc se contenter de le foudroyer du regard avant de reprendre son chemin.

Elle était hors d’haleine lorsqu’elle atteignit l’escalier. Elle commença à le gravir avec précaution lorsque quelqu’un frappa à grands coups sur la table pour réclamer l’attention, Elizabeth s’arrêta et se retourna. L’individu qui avait essayé de l’attraper lorgnait dans sa direction, mais elle l’ignora.

Alexandre se leva et s’éclaircit la voix d’un air incroyablement pompeux. Lui autrefois si drôle ! Sous les yeux d’Elizabeth, il s’était métamorphosé en vieillard assommant, qui n’avait plus que les mots « honneur » et « justice » à la bouche. Elle n’aurait jamais cru qu’une telle transformation fût possible si elle ne l’avait vu de ses propres yeux.

Il était grand temps qu’une de ses sœurs lui joue un bon tour, comme lui-même leur en avait joué autrefois. Cet air suffisant qu’il arborait par moments agaçait souverainement Elizabeth.

— Ce soir, il nous faut un conte, car aucun de nous ne trouvera le sommeil de bonne heure. Et voici justement un conteur à qui il faut de la bière. Je salue Ruari MacLeod, qui tombe à point nommé puisqu’il a frappé à notre porte au moment précis où nous avions besoin de ses talents.

Un homme trapu se tenait devant la table principale, où il était apparemment venu offrir ses services en échange d’un repas. Il salua l’assistance avec une appréhension visible. Il n’était plus de première jeunesse et portait des vêtements grossiers. Une grande sacoche était posée à ses pieds. Sa tignasse rousse était en bataille et il rougissait à vue d’œil. Il jeta un coup d’œil autour de lui, l’air mal à l’aise, ce qui paraissait curieux pour un conteur habitué à être au centre de l’attention, et se racla la gorge une bonne dizaine de fois.

Une servante en déduisit qu’il avait soif et lui remplit son verre. Il la remercia d’un signe de tête, puis salua avec une telle maladresse qu’il renversa de la bière.



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