L'académie des femmes parfaites by Helly Acton

L'académie des femmes parfaites by Helly Acton

Auteur:Helly Acton [Acton, Helly]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2020-04-15T04:00:00+00:00


Amy est en train de récurer la salle de bains à la javel du sol au plafond pour gérer le stress qui l’a envahie à l’idée d’être éliminée ce soir. Elle a trouvé plusieurs touffes de cheveux, deux faux ongles, un string et assez de pinces à cheveux pour ouvrir une boutique sur eBay. Mais tout ça ne lui donne pas autant envie de vomir que l’émission qui va avoir lieu.

— Pardon, Amy ! s’écrie Flick en la bousculant.

Elle ouvre le robinet, se passe de l’eau sur le visage, puis se met à pleurer au-dessus du lavabo.

— Est-ce que ça va ?

Amy se redresse, incertaine. Est-ce que Flick aime qu’on la prenne dans les bras ? Elle lui frotte le dos pour voir.

Flick pivote aussitôt. Aucune trace de ses pleurs ; ses yeux sont à peine humides, et la peau de ses joues est parfaite. C’est agaçant. Mais l’irritation d’Amy se transforme en pitié quand elle voit les yeux de Flick se remplir à nouveau de larmes. Amy ouvre les bras, et Flick se jette contre elle de tout son poids. Enfin, son poids de cinquante kilos.

— Qu’est-ce qui s’est passé ? murmure Amy.

— Je suis devenue la mascotte d’horribles mâles blancs suprémacistes, Amy ! Ils ont mis ma photo sur un fichu T-shirt, comme Che Guevara ! Je ne suis là que depuis une semaine à peine !

Amy lutte pour réprimer son rire quand elle visualise Flick avec un béret et le poing levé. Non, elle doit plutôt porter un petit tablier et un plumeau.

— Ils n’ont pas le droit de faire ça, Flick. Tu pourrais peut-être faire une déclaration pour dire que tu ne soutiens pas leurs idées et demander aux producteurs de les arrêter. Jackie doit savoir quoi faire, elle est avocate.

— Jackie me déteste. Comme tout le monde. Quand je ne te pousse pas à bout, je me mets à dos la moitié des téléspectateurs parce qu’ils croient que je hais les femmes, renifle-t-elle. Je n’aurais jamais dû participer à cette émission, c’était une idée stupide. Simon et moi étions parfaitement heureux comme ça. Pourquoi ai-je joué les trouble-fêtes ?

— Peut-être parce que tu n’étais pas si heureuse que ça ?

Flick contemple le sol pendant un instant.

— Merci d’avoir nettoyé la salle de bains, dit-elle en gagnant la porte, la tête haute. C’est top. J’apprécie, vraiment.



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