La Vengeance de la Cosa Nostra (French Edition) by J.A. Gonzalez

La Vengeance de la Cosa Nostra (French Edition) by J.A. Gonzalez

Auteur:J.A. Gonzalez [Gonzalez, J.A.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: 16 ans et +, Adulte, Aventures, Gonzalez, Historique, peur, Polar, policier, Pouvoir, Québec, Série, Thriller, Tueurs en série, violence
Éditeur: Éditions ÉdiLigne Inc.
Publié: 2020-11-11T23:00:00+00:00


Langlois sortit du quartier général les mains vides, sans effets personnels. À première vue, il semblait simplement avoir terminé une longue journée de travail. Il traversa la rue. Il n’avait pas de voiture personnelle : il se déplaçait avec la voiture fournie par la SQ. Il marchait sur la rue Parthenais en direction nord. Il traversa les rues Ontario et Larivière. Il aperçut un dépanneur et s’y arrêta. Il acheta un paquet d’Export « A » bleu.

— Sept ans que j’ai pas fumé… Mais c’est aujourd’hui que je remets le compteur à zéro, dit-il au commis, qui ne sembla prêter aucunement attention au commentaire.

Langlois demanda un paquet d’allumettes. Une fois sorti du dépanneur, il alluma une cigarette. Il tira une grande bouffée et se sentit étourdi. Il s’assit quelques instants et ferma les yeux.

— Chef ! cria Gomez depuis sa voiture banalisée.

Richard leva immédiatement la tête et vit le sergent qui lui faisait signe d’aller le trouver. Il jeta sa cigarette et essaya de se lever, mais son étourdissement n’était pas encore passé. Il perdit l’équilibre. Gomez sortit de sa voiture à la course, la laissant en plein milieu de la rue, et le rejoignit.

— Ça va, ça va, t’inquiète ! J’ai juste eu une petite baisse de pression. Ça faisait sept ans que j’avais pas fumé. Mais je crois qu’aujourd’hui, avec tout ce qui est arrivé, j’ai flanché.

— C’est bon, chef, je ne vous juge pas, je voulais juste m’assurer que vous étiez correct.

— Ça va, je t’assure ! répondit Langlois, se sentant beaucoup mieux. Et puis arrête de m’appeler « chef » : je suis plus ton chef ; je suis Richard. Bon, tu voulais quoi ?

— Comme je vous disais, juste m’assurer que vous alliez bien, dans tous les sens du terme. Et je constate que vous avez recommencé à fumer… Alors je vois bien que non.

— Arrête, qu’est-ce que tu racontes ? Je vais bien !

Le silence s’installa quelques instants, et Steeve le respecta. Ils n’avaient pas encore bougé et la voiture de police bloquait toujours une voie complète. C’est sous les bruits de klaxon que Langlois ouvrit son cœur à Gomez.

— J’ai consacré ma vie à mon boulot. J’ai sacrifié mon mariage. Ma fille me parle à peine. Je vois jamais, ou presque, ma petite-fille. Gomez, j’ai jamais fait une erreur de procédure. J’ai mené l’enquête qui a mené à l’arrestation de Claude Potvin, le tueur à gages le plus actif des motards. Peux-tu croire que je me fasse suspendre, à un an de ma retraite, de cette façon : devant mes hommes, devant un procureur ambitieux qui veut juste travailler sur une grosse affaire pour monter en grade ?

Touché par le témoignage de son ancien chef, le détective n’avait plus aucun doute : l’erreur qui avait permis la libération d’Aly n’était pas le fruit du hasard. Il devait toutefois confirmer le tout auprès de la seule personne qui, selon lui, aurait pu pousser Langlois à se compromettre de la sorte.

— Je comprends, Richard. Les gars et moi, on dit parfois qu’on n’est que des numéros.



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