la troisième prophétie by la troisième prophétie

la troisième prophétie by la troisième prophétie

Auteur:la troisième prophétie [prophétie, la troisième]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2012-07-09T12:46:40+00:00


Robyn Saint John fut réveillée par un grattement léger contre le volet de sa chambre, et elle se redressa sur un coude.

— Qui est là ? cria-t-elle.

— C’est moi, Nomousa.

— Jouba, ma Petite Colombe, je ne t’attendais pas !

Robyn se glissa hors du lit et alla à la fenêtre. Quand elle ouvrit le volet, la nuit était opalescente sous la lune et Jouba blottie sous le rebord de la fenêtre.

— Tu as froid ! s’exclama Robyn en la prenant par le bras. Tu vas attraper mal. Entre immédiatement, je vais te chercher une couverture.

— Attends, Nomousa. (Jouba lui prit le poignet.) Il faut que je parte.

— Mais tu viens d’arriver.

— Personne ne doit savoir que je suis venue ici. Je t’en prie, ne le dis à personne, Nomousa.

— Qu’y a-t-il ? Tu trembles…

— Écoute, Nomousa. Je ne pouvais pas t’abandonner, tu es ma mère et ma sœur, je ne pouvais pas t’abandonner.

— Jouba…

— Ne parle pas. Écoute-moi une minute, supplia Jouba. J’ai si peu de temps.

Alors seulement Robyn comprit que ce n’était pas la fraîcheur de la nuit qui secouait la masse opulente de Jouba, mais des sanglots de terreur.

— Il faut que tu partes, Nomousa. Toi, Elizabeth et le petit. N’emporte rien, pars sur-le-champ. Va à Bulawayo, peut-être y seras-tu en sécurité. C’est ta seule chance.

— Je ne comprends pas, Jouba. Qu’est-ce que c’est que cette histoire absurde ?

— Ils arrivent, Nomousa. Ils arrivent. Je t’en prie, dépêche-toi.

L’instant d’après, elle était partie. Elle se déplaçait rapidement et sans bruit pour une femme de cette corpulence, et elle sembla se fondre parmi les ombres projetées par les spathodéas. Le temps que Robyn ait trouvé son châle et couru sur la véranda, elle avait disparu.

Robyn se dirigea en hâte vers les petits pavillons de l’hôpital, trébuchant dans le sentier obscur.

— Jouba, reviens, tu m’entends ? C’est absurde ! l’appelait-elle, de plus en plus exaspérée.

Elle s’arrêta près de l’église, hésitant sur la direction à prendre.

— Jouba, où es-tu ?

Seuls les cris d’un chacal sur le flanc de la colline au-dessus de la mission brisaient le silence. Un autre lui répondit sur le col, là où la piste de Bulawayo franchissait les collines.

— Jouba !

Le feu de camp près des pavillons de l’hôpital était éteint. Elle s’en approcha et y jeta une grosse bûche. Le silence était anormal. Le feu prit, la bûche s’enflamma et éclaira les parages. Robyn monta les marches du pavillon le plus proche.

Les nattes des patients se trouvaient alignées sur deux rangées en vis-à-vis, au pied de chaque mur, mais elles étaient vides. Même les malades les plus gravement atteints avaient disparu. On les avait sans doute portés, car certains n’étaient plus capables de marcher.

Robyn serra son châle autour de ses épaules.

— Pauvres ignorants, dit-elle à haute voix. Ils ont dû être effrayés par quelque nouveau tour de sorcellerie. Ils auraient peur même de leur ombre.

Affligée, elle fit demi-tour et repartit dans l’obscurité vers la maison. Une lumière était allumée dans la chambre d’Elizabeth et quand Robyn gravit les marches de la véranda, la porte s’ouvrit.



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