La Traque du mal by Guy Walters

La Traque du mal by Guy Walters

Auteur:Guy Walters
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2016-01-12T16:00:00+00:00


8. Vivre caché

À la mi-juin 1949, l’évêque Alois Hudal reçut une lettre d’une femme inquiète, nommée Maria Fabris, qui vivait à Trieste. « En septembre 1948, j’ai eu des nouvelles de Paul Stangl, qui m’a fait part de son départ immédiat pour l’Égypte, où il devait demeurer six mois, après quoi je recevrais d’autres nouvelles, écrivait-elle. Ce temps s’est écoulé et, malgré mes prières, l’incertitude sur son sort me préoccupe. Je désire que la Commission d’assistance pontificale me donne de ses nouvelles, afin de savoir, même indirectement, s’il est encore en vie1. » Hudal lui répondit le 16 juin, mais on ignore les informations données par le prélat quant au sort de l’ancien commandant de Treblinka. Peut-être informa-t-il Maria Fabris que Stangl s’était en fait enfui pour Damas et que, bien qu’à court d’argent, il était heureux que sa famille l’y eût rejoint en mai de cette année 1949. On ne sait pas exactement qui était – ou est – né en mars 1916, elle est peut-être toujours en vie – Maria Fabris : était-elle la cousine de Stangl ? Était-elle son amante quand il était en poste dans la région pendant la guerre ?

Peu après que Theresa, son épouse, et ses filles l’eurent rejoint, Stangl perdit l’emploi qu’il avait dans une usine textile à la suite de la mort de son propriétaire. « Il y a eu un moment très dur, raconterait plus tard l’épouse de Stangl. Il cherchait désespérément un autre emploi, mais ça a pris beaucoup de temps2. » Tandis que son mari cherchait du travail, Theresa travaillait comme masseuse, s’occupant des corps de « femmes grosses ». Leur logement était lui aussi loin d’être idéal, puisqu’ils habitaient ce qui était en réalité une pension nazie, 22 rue George-Haddat. Theresa a raconté que les autres pensionnaires étaient pour la plupart allemands, et qu’aucun ne semblait vivre sous son vrai nom. La chance de la famille tourna en décembre, quand Stangl trouva un emploi d’ingénieur à l’impérial Knitting Company. Avec un revenu mensuel de 500 livres syriennes, la famille put emménager dans un grand appartement de la partie ancienne de la ville, où nombre de leurs amis allemands leur rendaient visite. Pendant la plus grande partie de l’année, tout alla bien, puis surgit un nouveau problème : leur voisin s’enticha de leur fille Renate, âgée de quatorze ans. Ce voisin étant malheureusement le chef de la police, les Stangl comprirent qu’ils n’avaient guère les moyens de s’opposer à son envie d’ajouter leur fille à son harem 3.

Stangl décida que la seule option qui s’offrait à eux était de partir. Il envoya Theresa à Beyrouth pour qu’elle y rende visite à différents consulats sud-américains qu’il avait choisis. Les Brésiliens se montrèrent les plus intéressés par les qualifications d’ingénieur de Stangl, et en moins d’un mois un visa lui fut accordé. Deux mois plus tard, la famille débuta sous sa véritable identité un périple maritime qui la conduisit à Santos (Brésil) via Gênes. Leurs économies ayant financé le voyage, les



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