La Satire foutre: Histoire de Clitandre et Phallusine (Tibi t. 2) (French Edition) by Maxence Caron

Auteur:Maxence Caron [Caron, Maxence]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Les Belles Lettres
Publié: 2014-11-14T00:00:00+00:00

Misopseudès, j’aime trop mon prochain pour lui mentir en le laissant dans la crédulité que je pusse estimer ce qu’en ce siècle il fait de soi. Que mon prochain soit à soi-même son prochain. Harmonie s’établit ainsi de plénitude en charité.

Tu crois qu’avec une femme tu sortiras mieux de la mistoufle… À l’inverse cette voleuse de santé t’y dépose, elle t’y bourbe, elle t’y enfonce. Dès lors raisonne à proportion de l’objet et conclus : Oultre ! Foultre !

La chasse au plaisir s’est ouverte au rebours de la joie. L’humanité est parvenue à se délecter de cultiver son jardin d’anomalies.

En coulée saturnienne de sexes somnambules, les amants exterminaux se donnent quelques derniers vertiges dans la gamme fort pauvre de ce qu’ils peuvent, sous l’oriflamme troué des marécages utérins. Les lits sont l’opéra des sots, et dans une ère sans musique il ne reste donc plus que des litières. N’impètre plus de monter en grade dans les carambouilles et les hurluberluteries de l’échelle matelassière.

Sont ennuyants ces nombreux et amassés derjophiles, et la nuée crapaudière de ces engeances altérées à foutre.

C’est parce que tu n’es pas matière et qu’en le disant tu le prouves, c’est pour cela que tu écrases le monde en imposant ta sainte légèreté et le dégagement de cette lumière spirituelle que les anophtalmes n’ont pas le pouvoir d’éteindre à coup de handicap. Où me suffoquerait-on alors que la masse de l’Éternité tombe en moi comme tant de rayons de structure et que mon tréfonds d’âme devient un corps pour Dieu. Je peux rire : j’ai l’Éternité pour Elle.

« Quand vous voyez un nuage monter au couchant, affirme la Vérité, vous dites aussitôt qu’il va pleuvoir, et c’est ce qui arrive. Et quand vous voyez souffler le vent du sud, vous dites qu’il fera très chaud, et cela arrive. Esprits faux ! L’aspect de la terre et du ciel, vous savez le juger, mais les temps où nous sommes pourquoi ne savez-vous pas les juger ? »

L’ultime châtiment de l’humanité commence lorsque l’avenir devient limpide : il n’a jamais été aussi transparent que désormais. Cela ne s’est vu qu’une fois ; cela ne se reverra plus.

« De grands cris doivent caractériser l’Église de notre temps », enseigne le dernier Bienheureux qui la porta visible. Entends ici riant l’un de ces cris, et sa résonance qui prononce : Fuge, tasce, quiesce. Tiens-toi en retrait, en toi fais silence, protège ta paix.

Ils sont peu nombreux les livres qui valent l’arbre de leur papier : parmi les miens qui tant reboisent le sol des symphonies violentées, prends donc ces pages où sont des forêts dont se construira la demeure de ton intériorité.

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