La saga des reines by Histoire

La saga des reines by Histoire

Auteur:Histoire [Histoire]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Perrin
Publié: 2012-08-26T22:00:00+00:00


C’est la guerre en Crimée : Victoria doit s’allier à Napoléon III

Victoria a toujours été passionnée par la politique étrangère. Outre ce qu’elle appelle ses little wars, ses « petites guerres », autrement dit des conflits purement coloniaux (par exemple en Chine avec la guerre de l’Opium et plus tard, en Inde, la révolte des Cipayes), sans comparaison avec l’ampleur et la durée des guerres subies par ses ascendants Hanovre (indépendance américaine, conquêtes napoléoniennes), la reine va devoir affronter un conflit de longue durée à caractère international bien que localisé, la guerre de Crimée. Si la Grande-Bretagne y est impliquée, c’est pour empêcher la Russie du tsar Nicolas Ier de profiter de la faiblesse ottomane et d’avoir accès à la Méditerranée par les détroits, ce qui mettrait en péril la route des Indes. Le royaume de Victoria et l’empire de Napoléon III, ainsi que le modeste Piémont, soutiennent l’Empire ottoman contre les visées de Saint-Pétersbourg. Il n’est pas simple pour la reine d’être alliée au neveu de Napoléon Ier qu’elle ne connaît pas et à l’égard duquel elle nourrit les plus grandes réticences puisqu’il passe pour un aventurier amateur de femmes. Victoria est très liée à la famille d’Orléans exilée au château de Claremont depuis que Louis-Philippe a été chassé par la révolution de 1848. La guerre s’enlisant en Crimée, où Sébastopol résiste aux assauts franco-britanniques, et le choléra ravageant les troupes, Napoléon III souhaite en finir ; il laisse entendre qu’il va aller lui-même prendre la direction des opérations. Le cabinet de lord Palmerston, une nouvelle fois Premier ministre et pourtant jusqu’ici favorable à l’empereur, s’y oppose fermement. Si Napoléon III y perdait la vie, l’Angleterre se retrouverait seule à se battre (ce que redoute le prince Albert), et s’il réussissait à prendre Sébastopol, les Français s’approprieraient la victoire. Inacceptable ! Le libéral Palmerston suggère donc à Victoria de recevoir Napoléon III et Eugénie à Windsor et à Londres. C’est demander à la reine un immense effort, puisqu’il s’agit d’accueillir le neveu du plus grand ennemi de l’Angleterre ! Or, Victoria va être totalement conquise, sous le charme du charmeur. À son oncle le roi des Belges Léopold Ier, elle écrit : « L’impression est très favorable. Il y a un grand charme dans les manières calmes et franches de l’empereur ; et l’impératrice est très agréable, très gracieuse et fort simple, mais bien délicate… Le public les reçut avec un immense enthousiasme. » Le comble de cette surprenante romance politique est atteint ce jour d’avril 1855 où Victoria décore l’empereur des Français de l’ordre de la Jarretière, ce qui suppose que le neveu de Napoléon Ier prête serment à la reine d’Angleterre ! Une étonnante ébauche provisoire d’Entente cordiale ! En remerciement, Napoléon III invite Victoria et le prince Albert à venir à Paris pour visiter l’Exposition universelle, ce qui ne peut manquer d’intéresser le mari de la reine. Le couple royal arrive à Paris le 16 août. Cette visite d’État est, à maints égards, un événement considérable,



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