La princesse Africaine - 01 - Sur la route de Zimbaboué by Mouchard Christel

La princesse Africaine - 01 - Sur la route de Zimbaboué by Mouchard Christel

Auteur:Mouchard,Christel [Mouchard,Christel]
La langue: eng
Format: epub
Tags: jeunesse
Éditeur: Flammarion Jeunesse
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


Sans vouloir avouer aux Kerry la fraîcheur de l’accueil, Tchinza retourna leur faire signe qu’on pouvait installer le campement et envoyer une dizaine d’hommes courir chercher de l’eau au village suivant. Assise dans la chaise à porteurs, Ysabel avait repris connaissance mais elle ne pouvait se lever. Son bras avait encore enflé, ses yeux brillaient et elle claquait des dents.

– Vite, dressons la tente ! s’empressa David en dénouant les sangles de cuir.

Damian se tenait penché sur sa mère, essuyant doucement sur son front la sueur mêlée de poussière.

– Voici une tisane d’herbes contre la fièvre, dit Tchinza en tendant le petit pot de terre cuite. Pour soigner Ysabel. Si ça ne marche pas, j’irai chercher le mage du village ; il saura comment chasser l’esprit mauvais qui l’a envahie.

– Des herbes ! Un mage ! s’esclaffa Damian. Vous êtes vraiment des arriérés, avec vos histoires de sorcellerie !

– Et vous des…

Un gémissement l’empêcha de lâcher l’injure bien cinglante qu’elle avait en tête. Ils tournèrent ensemble la tête vers la malade.

– Tu veux quelque chose ? demanda le garçon d’une voix soudain aussi douce que le son de son violon.

– Quelle est cette odeur ? chuchota Ysabel. Je ne supporte pas…

Damian et Tchinza s’entreregardèrent. Est-ce qu’Ysabel délirait ? Ils reniflèrent ensemble, le nez levé, en un même geste. Non, Ysabel ne délirait pas. Il y avait bien une odeur. Faible mais présente. Toujours ensemble, les deux adolescents fouillèrent du regard l’amoncellement des bagages pour en chercher l’origine ; la princesse tourna autour de la chaise à porteurs, les yeux rivés au sol. Et alla même jusqu’à renifler la toile de tente salie par un mois de marche… Rien. Pourtant, l’odeur était là, en suspension. Tchinza fit quelques pas vers le village… L’odeur était plus forte. Elle avança encore. Ça venait du village… Elle ne l’avait pas remarquée quand elle était allée rencontrer Oumgabé. Pourquoi ? Elle regarda autour d’elle et vit que le vent s’était levé ; il soufflait du nord-ouest, de la direction du village. Elle fit une grimace de dégoût. Était-il possible que cela ait à voir avec l’hostilité et la peur des deux chefs ?

– Ça sent l’Afrique, c’est tout. Je l’ai déjà sentie, cette odeur, je ne sais plus où mais je l’ai sentie…

Tchinza sursauta. Damian avait parlé, juste derrière elle. Sa peau était plus abîmée que jamais mais il avait quitté son expression d’enfant gâté. Il paraissait surtout inquiet, et comme perdu dans ses souvenirs.

– Non, répondit-elle en lançant des couteaux avec ses yeux. Ça ne sent pas l’Afrique, ça sent la mort…

Ils restèrent une seconde à s’affronter, sans baisser la tête. Un cri les rappela à l’ordre.

– Damian ! Tchinza… appelait Ysabel.

Ils se précipitèrent vers la chaise à porteurs.

– Je suis là, maman. Je ne bouge plus.

– Je vais aller voir d’où vient cette odeur, murmura Tchinza qui cherchait désespérément quoi faire pour se rendre utile. Nous changerons de campement demain, si vous pouvez.

– Non, ça ne sert à rien, murmura Ysabel. Je dois vous demander quelque chose à tous les deux.



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