La Première enquête de Maigret by Simenon Georges

La Première enquête de Maigret by Simenon Georges

Auteur:Simenon,Georges [Simenon,Georges]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
ISBN: 9782253142324
Éditeur: Alexandriz
Publié: 1948-09-29T22:00:00+00:00


Il était un peu moins de midi. Maigret avait franchi la voûte du Quai des Orfèvres, il avait vu, en passant, à gauche, la pièce tapissée de fiches du service des garnis. Il avait gravi le large escalier poussiéreux, non pas porteur d’un quelconque message du commissariat, comme cela lui était arrivé, mais en quelque sorte pour son compte personnel.

Il avait vu les portes, tout le long du grand couloir, avec les noms des commissaires, la salle d’attente vitrée, un inspecteur qui passait en compagnie d’un homme, menottes aux mains.

Maintenant, il était dans un bureau dont les fenêtres ouvertes donnaient sur la Seine, un bureau qui ne ressemblait en rien à celui de son commissariat de quartier. Des hommes étaient assis devant des téléphones ou devant des feuilles de rapports ; un inspecteur, une cuisse sur la table, fumait tranquillement sa pipe ; cela vivait, cela bourdonnait, dans une atmosphère de camaraderie débraillée.

— Vois-tu, mon petit, tu peux toujours monter aux « Sommiers », mais je ne crois pas qu’il ait un dossier, car il n’a jamais, à ma connaissance, été condamné.

Un brigadier d’une quarantaine d’années le traitait avec bonhomie, comme un enfant de chœur. C’était à la Brigade mondaine. Ces gens-là connaissaient comme leurs poches le milieu où évoluait le comte d’Anseval.

— Dis donc, Vanel, il y a longtemps que tu n’as plus vu le comte ?

— Bob ?

— Oui.

— La dernière fois que je l’ai rencontré, c’était aux courses, et il était avec Dédé.

On lui expliquait :

— Dédé, c’est un type qui tient un garage, rue des Acacias. Un garage où il n’y a jamais qu’une ou deux autos. Tu comprends, petit ?

— Cocaïne ?

— Il y a sûrement de ça. Sans doute aussi d’autres petites combines à côté. Sans compter les femmes. Le Comte, comme on l’appelle, est dans le bain jusqu’au cou. On aurait déjà pu lui mettre la main dessus pour deux ou trois bricoles, mais on préfère le tenir à l’œil dans l’espoir qu’il nous rancardera un jour sur du plus gros poisson.

— Vous avez sa dernière adresse ?

— Tu ne penses pas que ton commissaire est en train de marcher sur nos plates-bandes ! Attention, petit ! Faudrait pas effaroucher Bob. Ce n’est pas qu’il nous intéresse personnellement, mais, un garçon comme lui qui joue les affranchis, ça nous mène souvent loin. C’est sérieux, ton histoire ?

— J’ai vraiment besoin de le retrouver.

— Tu as l’adresse, Vanel ?

Et celui-ci, grognon, avec les mépris des gens du Quai des Orfèvres pour les petits crabes des commissariats :

— À l’Hôtel du Centre, rue Brey. Juste derrière l’Étoile.

— Quand est-ce qu’il y était pour la dernière fois ?

— Il y a quatre jours, je l’ai vu au bistrot du coin de la rue Brey avec sa poule.

— Je peux savoir son nom ?

— Lucile. C’est facile de la reconnaître. Elle a une cicatrice sur la joue gauche.

Un commissaire entrait, affairé, des papiers à la main.

— Dites-moi, mes enfants…

Il s’arrêtait en apercevant un inconnu dans le bureau de ses inspecteurs, et son regard devenait interrogateur.



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