La Pharmacienne by Esparbec

La Pharmacienne by Esparbec

Auteur:Esparbec [Esparbec]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Erotique
ISBN: 9782364902800
Google: nXN-196FnAoC
Éditeur: LA MUSARDINE
Publié: 2012-05-30T22:00:00+00:00


CHAPITRE IX

Effraction sans violence

Gisant sur son lit, Ernest écoutait les voix qui sortaient de la cheminée. Par un étrange phénomène d'acoustique, il entendait tout ce qui se passait deux étages plus bas, aussi distinctement que s'il avait branché la radio. C'est Laura qui l'avait tiré des bras de Morphée, en glapissant, et tout d'abord, il n'avait pas compris d'où venait ce raffut. Il s'était dressé d'un bond, sur son séant, la nausée au bord des lèvres. Bon Dieu, qu'est-ce qu'il tenait ! Il aurait dû se méfier de l'eau de vie de prunelle ! On boit ça comme de l'eau, et après...

Il ne se souvenait même pas de la façon dont il était monté dans sa chambre. Il était tombé sur son plume, tout habillé, sans même retirer ses godasses. Pendant que Laura piaillait comme une chatte en furie, il se tâta précautionneusement les tempes. Un cercle d'acier lui broyait le crâne. Des râles, des gémissements, s'échappaient de l'âtre. En dépit de son atroce gueule de bois, il laissa échapper un gloussement. Bon Dieu, c'est l'cousin qui fait sa fête à sa bourgeoise. Eh bien mes aïeux, ils ont pas l'air de s'emmerder. Hilare, en dépit des secousses qui lui ébranlaient le crâne, il alla remonter le tablier de la cheminée, afin de mieux écouter. Ce fut comme s'il avait doublé le volume de la radio. Il pouvait même entendre les grincements du sommier. Putain, qu'est-ce qu'il lui mettait à sa pouffiasse, pas étonnant qu'elle gueule comme un putois, il devait lui défoncer la matrice ! Pardon pour la discrétion, Madame ! Emoustillé, il revit en pensée le beau gros cul bien fendu de la pharmacienne ; il lui aurait bien dit deux mots en particulier, Ernest, à ce cul-là.

Bon, voilà que j'ai la trique, maintenant. Il se tâta la queue, hésita. Ah, non, il n'allait pas se branler. Il avait mieux à faire. Maintenant que la pharmacienne avait pris son pied, le son avait baissé. Ernest n'entendait plus ce qu'ils se racontaient. Il haussa les épaules. Ses pensées battaient la campagne. Son ivresse se dissipait lentement. Réinsertion sociale. Réinsertion sociale ! C'est pour ça qu'il s'était poivré la gueule, en bas, en fait. A force d'écouter cette conne lui parler de son neveu qui était un spécialiste de la question. « Il va certainement vous trouver un job très intéressant, il a le bras long ! »

Le bras long. Tu parles. Il n'était pas chaud du tout pour la réinsertion sociale, Ernest. Il avait déjà donné. Il savait ce que ça voulait dire. Laveur de carreaux, veilleur de nuit, déboucheur de chiottes. Merci bien. Il n'était pas sorti de taule pour faire des métiers d'esclave. Il avait autre chose en tête. Il se leva, alla pisser dans le lavabo, fit couler un peu d'eau, s'en passa sur la tronche. Ses pensées s'éclaircissaient ; autour de son crâne, l'étau se desserrait. Peu à peu, une décision prenait forme dans le brouillard qui lui emplissait la tête.

Primo, il allait quand même voir le neveu avocat ; il ne faut rien négliger, on verra si c'est intéressant.



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