La Musique française Tome II - De Franck à Debussy by Paul Landormy

La Musique française Tome II - De Franck à Debussy by Paul Landormy

Auteur:Paul Landormy [Landormy, Paul]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Documents - Essais
Éditeur: Ebooks libres et gratuits
Publié: 2013-12-22T15:43:44+00:00


LÉO DELIBES.

Un musicien auquel on ne donne peut-être pas toute l’importance qu’il mérite. Le rénovateur du ballet, on l’oublie trop.

Clément-Philibert-Léo Delibes naquit le 21 février 1836, à Saint-Germain-du-Val, petite bourgade de la Sarthe, proche de la Flèche. Son père était employé dans l’administration des postes. Sa mère, bonne musicienne, était fille du chanteur Batiste et sœur d’Édouard Batiste, organiste de Saint-Eustache et professeur de solfège au Conservatoire.

En 1847, le père meurt brusquement. Léo et sa mère viennent aussitôt s’installer à Paris, et son oncle fait entrer le gamin au Conservatoire, où il obtient bientôt une seconde, puis une première médaille de solfège.

Mme Delibes n’avait aucune ressource, ou presque. Il fallut que l’enfant gagnât tout de suite la vie de sa mère et la sienne. Heureusement, il avait une jolie voix. On le prit comme enfant de chœur à la Madeleine, et aussi à l’Opéra pour l’acte de la cathédrale dans le Prophète de Meyerbeer.

Cependant le petit Léo continuait ses études au Conservatoire, mais sans éclat, et il passait successivement dans les classes de Le Couppey, Bazin, Benoist, Adam (pour le piano, l’harmonie, l’orgue, la composition), où il ne faisait figure que d’élève très ordinaire.

Il ne songeait qu’à donner lui-même des leçons, qui lui prenaient tout son temps et lui rapportaient peu.

À 17 ans, sa situation s’améliore. Adolphe Adam, son maître, le fait nommer organiste à Saint-Pierre de Chaillot et accompagnateur au Théâtre-Lyrique. Et il ne refusait pas non plus les cachets qu’on lui offrait dans le monde pour faire danser.

Mais voici qui va conduire le jeune artiste vers le théâtre musical. En face du Théâtre-Lyrique, où il était accompagnateur, vivait modestement un petit théâtre bouffe dirigé par Hervé, l’auteur du Petit Faust. Pour ce théâtre, un auteur dans l’embarras, Jules Moinaux, ami d’Offenbach, qui avait entendu parler de Léo Delibes, vint lui demander le concours de son talent. Il s’agissait de mettre en musique une farce intitulée Deux sous de charbon, asphyxie en 1 acte. Delibes hésite, il ne sait que faire : il s’en va demander conseil à son professeur, Adolphe Adam. Celui-ci éclate de rire et s’écrie : « Comment ! on vous donne l’occasion de vous produire pour la première fois au théâtre, et vous ne savez quoi répondre ! » Delibes n’hésite plus, il se risque, et remporte un éclatant succès.

C’était la première de ses opérettes. Il en écrivit 14 en 14 ans, et l’on put croire qu’il bornerait ses ambitions à ces amusettes. Il devint même un des fournisseurs attitrés d’Offenbach, directeur de théâtre. Citons quelques titres bien oubliés : Deux vieilles gardes, Six demoiselles à marier, l’Omelette à la Follembûche, le Serpent à plumes, l’Écossais de Chatou, etc. Ces œuvrettes ne témoignent, en général, que d’une chose : c’est qu’aux environs de 1860, le public se contentait à bien peu de frais en fait de bouffonneries, qu’il s’agît du livret ou de la musique. On a pu en juger à l’Exposition de 1937 par l’Écossais de Chatou que nous avions monté, Barraud et moi, à notre petit théâtre de la Comédie des Champs-Élysées.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.