La mort des nations by Gemmell David

La mort des nations by Gemmell David

Auteur:Gemmell, David [Gemmell, David]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature Anglaise, SF
ISBN: 9782070421268
Éditeur: 3000 Ebooks Torrent
Publié: 1990-01-15T23:00:00+00:00


Illyrie, automne 359 av. J.-C.

Bardylis resta consciencieusement immobile alors que l’on soulevait sa longue natte pour que le couteau acéré puisse faire disparaître les poils de sa nuque. Sa peau flasque se couvrait de plis, mais les mains du serviteur ne tremblaient pas.

« Une cicatrice et je te fais couper les deux mains », menaça soudain le roi.

Son coiffeur s’immobilisa un instant, puis reprit sa tâche en appliquant de l’huile végétale sur le visage de son monarque. Le couteau passa rapidement au-dessus de l’oreille droite de Bardylis, puis l’homme vint se planter devant ce dernier.

« Mettez la tête en arrière, sire. »

Bardylis tendit le cou sans la moindre hésitation. Le serviteur acheva son ouvrage avant de faire un pas en arrière. Le souverain jugea de la qualité du travail en se passant la main sur le visage.

« C’est bien, Boli, décida-t-il enfin. Mais, dis-moi, pourquoi ma menace ne t’a-t-elle pas fait perdre tes moyens ? »

L’homme haussa les épaules.

« Je l’ignore, sire.

— Dans ce cas, je vais te le dire, répondit un Bardylis hilare. Tu avais prévu de me trancher la gorge avant de t’enfuir, si d’aventure tu venais à me couper. »

Boli écarquilla les yeux et le roi put constater qu’il avait vu juste. Il se leva avec un petit gloussement de gorge.

« Ne te tracasse pas pour si peu, fit-il.

— Mais… si vous saviez cela, seigneur, pourquoi m’avez-vous menacé ?

— Un zeste de danger ajoute un peu de piment à l’existence et, par les couilles de Zeus, quand on a quatre-vingt-trois ans, on a besoin de beaucoup de piment. Va me chercher Griguéris. »

Bardylis se campa devant son miroir en bronze. Il haïssait ses membres décharnés, les replis de chair qui pendaient de ses joues et les poils blancs de sa longue moustache. Par moments, il regrettait d’avoir toujours été aussi doué pour repérer les traîtres. Peut-être aurais-je dû laisser Bichlys me tuer, songea-t-il. Son fils était un bon guerrier, fort et orgueilleux, mais il n’avait pas supporté de voir son père continuer à diriger les Dardanoïs alors que lui-même avait passé le cap de la cinquantaine. La révolte avait été de courte durée : l’armée rebelle s’était fait anéantir et Bardylis avait vu son fils se faire lentement étrangler devant ses yeux.

Il se détourna du miroir au moment où entrait l’homme qui s’était personnellement chargé de l’exécution. Grand et large d’épaules, Griguéris avait des hanches étonnamment étroites. Il suivait le style de coiffure des Dardanoïs – crâne rasé et longue natte tressée – mais ne se laissait pousser ni la barbe ni la moustache, préférant en cela la mode des Grecs du Sud.

« Bonjour, sire, fit-il en saluant bien bas. J’espère que vous allez bien.

— Oui, même si la définition de ce terme change sensiblement à mon âge. Le Macédonien est arrivé ?

— En effet, sire, mais il n’a amené que quatre hommes avec lui.

— Quatre ? Pourquoi ? N’a-t-il pas trouvé vingt Macédoniens suffisamment courageux pour entrer en Illyrie ? »

Griguéris ricana.

« On dirait que non, répondit-il.



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