La mentalité anticapitaliste by Ludwig von Mises

La mentalité anticapitaliste by Ludwig von Mises

Auteur:Ludwig von Mises [Mises, Ludwig von]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: éditions de l'Institut Coppet
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


5. Le fanatisme des gens de lettres

Un observateur superficiel des idéologies actuelles pourrait facilement ne pas reconnaître le fanatisme prévalant chez les faiseurs de l’opinion publique et les manœuvres qui rendent inaudibles la voix des dissidents. Il semble y avoir désaccord sur des questions considérées comme importantes. Les communistes, les socialistes et les interventionnistes ainsi que les diverses sectes et écoles de ces partis, se combattent entre eux avec une telle ardeur que l’attention est détournée des dogmes fondamentaux sur lesquels ils sont en accord total. D’un autre côté, les quelques penseurs indépendants qui ont le courage de mettre en doute ces dogmes sont en pratique mis hors-la-loi et leurs idées ne peuvent pas atteindre le public des lecteurs. La formidable machine de propagande et d’endoctrinement « progressiste » a bien réussi à faire respecter ses tabous. L’orthodoxie intolérante des écoles prétendument « hétérodoxes » domine la scène.

Ce dogmatisme « hétérodoxe » est un mélange contradictoire et confus de diverses doctrines incompatibles entre elles. C’est l’éclectisme dans ce qu’il a de pire, une accumulation incompréhensible d’hypothèses empruntées à des sophismes et à des malentendus démolis depuis belle lurette. Elle comprend des bouts en provenance de plusieurs auteurs socialistes, de la variété « utopique » et de la variété « marxiste scientifique », de l’École historique allemande, des Fabiens, des Institutionnalistes américains, des Syndicalistes français, des Technocrates. Elle répète les erreurs de Godwin, Carlyle, Ruskin, Bismarck, Sorel, Veblen et d’autres moins connus.

Le dogme fondamental de ce chœur décrète que la pauvreté est la conséquence d’institutions sociales inéquitables. Le péché originel qui a privé l’humanité de la vie merveilleuse du Jardin d’Eden fut l’établissement de la propriété privée et de l’entreprise privée. Le capitalisme ne sert que les intérêts égoïstes de farouches exploiteurs. Il condamne les masses d’hommes droits à l’appauvrissement progressif et à la déchéance. Ce qu’il faut pour rendre tous ces gens prospères, c’est dompter les cupides exploiteurs grâce au grand dieu nommé État. La motivation du « service » doit remplacer la motivation du « profit ». Heureusement, disent-ils, aucune intrigue et aucune brutalité de la part des abominables « royalistes économiques » ne peut remettre en question le mouvement de réforme.

L’avènement d’un âge de planification centralisée est inévitable. Il y aura alors abondance pour tous. Ceux qui souhaitent accélérer cette grande transformation se désignent eux-mêmes comme progressistes précisément parce qu’ils prétendent œuvrer pour la réalisation de ce qui est à la fois désirable et en accord avec les lois inexorables de l’évolution historique. Ils dénoncent comme réactionnaires tous ceux qui se sont engagés dans l’effort vain d’arrêter ce qu’ils appellent le progrès.

Du point de vue de ces dogmes, les progressistes préconisent certaines politiques qui, à les entendre, pourraient soulager immédiatement le sort des masses qui souffrent. Ils recommandent, par exemple, l’expansion du crédit et l’accroissement de la quantité de monnaie en circulation, des taux de salaire minimums à décréter et à faire appliquer soit par le gouvernement soit par la pression et la violence des syndicats, le contrôle du prix des biens et des loyers, ainsi que d’autres mesures interventionnistes.



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