La Menace du Cygne by Jacqueline Lessard

La Menace du Cygne by Jacqueline Lessard

Auteur:Jacqueline Lessard
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 798-2-7644-2336-3
Éditeur: Les Éditions Québec Amérique


CINQUIÈME PARTIE

Les Jardins secrets, des terres brûlées

CHAPITRE 11

À la mi-août, j’avais retrouvé ma forme et repris mon travail de rédaction. Je passais aussi beaucoup de temps à l’atelier avec William et ces moments m’étaient très agréables. Il nous arrivait même de faire de courtes pauses que nous employions à visiter la ville. J’arrivais parfois à convaincre William de faire des courses, et nous avions accumulé les nappes de dentelle, la porcelaine et les tapisseries. Faire du lèche-vitrine et marchander des œuvres d’art avec mon mari me réconciliaient avec la vie. Par ailleurs, nos projets personnels et communs allaient bon train, et je me sentais de belle humeur.

William et moi décidâmes de nous rendre à Ostende, ville de bord de mer, pour participer aux Paulusfeesten. Linn-Lu nous avait expliqué que pendant une semaine, le quartier autour de l’église Sint-Petrus-en-Paulus devenait le lieu de concerts, de théâtres et d’animations à ne pas manquer. Et la soirée du vendredi 14 promettait de se terminer aux petites heures par un grand feu d’artifice.

— Nous avons l’habitude d’y amener Ori, mais ce ne sera pas possible cette année, Ferdinand a malheureusement des obligations de dernière minute qui le tiendront occupé à Bruxelles jusqu’à dimanche. Et Ori refuse d’y aller sans lui ! Mais je vous conseille de profiter de cet événement. Mon chauffeur vous y amènera et repassera vous chercher à l’heure qui vous conviendra. Ostende n’est qu’à une petite demi-heure de Bruges.

Nous avions accepté sans hésiter. William pouvait se permettre une soirée de répit, et je ne demandais qu’à me changer les idées. Nous allions sauter sur l’occasion et participer à la Nuit de Wenduine qui avait la réputation d’être une folle nuit de théâtre de rue. Nous étions convenus de quitter le Prinsenhof aux environs de seize heures, afin de profiter un peu du soleil et de nous balader sur la plage le long de la mer du Nord.

Lorsque je descendis dans le grand sas d’entrée, un peu avant l’heure, je vis que William m’y attendait déjà. Debout, une main dans une poche de son pantalon blanc, il souriait aux anges devant la grande baie. Je le trouvai magnifique, à la Gatsby ! J’eus une impression de déjà-vu. La première fois que nous nous sommes rencontrés, ou plutôt que nous sommes entrés en collision, c’était au Musée d’art contemporain de Montréal lors d’une rétrospective de l’œuvre de Dallaire. Il portait une veste blanche sur laquelle j’avais renversé un verre de vin. Un vieux souvenir datant de 1968. Par la suite nous avions baptisé notre coup de foudre et la date de notre rencontre : Le Coq de Dallaire. Notre oiseau avait trente ans. J’étais perdue dans ces pensées agréables lorsque m’apercevant, William vint à ma rencontre au pied du grand escalier. Il me prit dans ses bras. Ce que je ressentis est difficile à décrire. Est-il possible d’éprouver deux fois un coup de foudre pour le même homme ?

Il m’entraîna jusqu’à la voiture et sa main dans la mienne était une brûlure.

— Tu es magnifique ! s’extasia-t-il.



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