La maison de l'horreur by Frédéric Charles (Frédéric Dard)

La maison de l'horreur by Frédéric Charles (Frédéric Dard)

Auteur:Frédéric Charles (Frédéric Dard)
La langue: eng
Format: mobi
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


CHAPITRE IX

Ce fut un éternuement qui le ramena au sens de la réalité.

Tom grelottait tellement qu’il ne pouvait définir la part du froid et de la peur dans son tremblement.

Il se traîna jusqu’à la porte et sortit sans se retourner. Maintenant il doutait de sa raison.

Ce qu'il venait d’apercevoir était si terrible qu’il ne pouvait accepter cette image, la tolérer... Il doutait de ses sens et leur refusait toute confiance.

Ox le vit entrer et à son intense pâleur comprit qu’il avait vu.

— Vous êtes un monstre, souffla Tom en se laissant choir sur le lit. Qu'est-ce que. Comment... Je...

Sa raison s’égarait, les mots se dérobaient...

— Allons, calmez-vous, dit Ox. Soyez courageux, à défaut d’intelligent.

— Ce n’est pas croyable…

— Non, dit Ox, ce n’est pas croyable, monsieur Crane, et pourtant il faut y croire car cela est.

— Il me semble que j'ai rêvé, dit Tom.

Il promena lentement ses mains moites sur ses yeux.

— Vous n'avez pas rêvé, insista Ox. Vous venez de voir, monsieur Crane, le plus grand individu de tous les temps. Cet individu est du sexe mâle, il mesure huit mètres et pèse une tonne. À l'origine, il avait à peu près votre taille, monsieur Crane. Et c’est moi qui en ai fait ce premier homme colossal.

— Votre découverte sur la multiplication intensive des cellules ? murmura Tom.

— C'est cela ; je vois que vous faites des progrès.

— Qui… qui est cet homme ?

Le nain ricana :

— Voilà l'esprit social qui reprend le dessus. Voyons, mon cher, que peut bien avoir à faire un détail aussi ridicule dans une telle découverte scientifique ? Je vous le demande ?

« Qu'importe la classification de mon patient, la seule chose qui compte, c’est qu’il est un représentant de l'espèce humaine antérieure. »

— Antérieure ? fit Tom.

— À ma découverte, oui.

Le jeune homme en resta pantois.

— Ainsi, dit-il, vous pensez standardiser votre fabrique de monstres ?

— Que voilà donc un vilain mot !

Ox eut un crachotement de mépris.

— Monstre ! Monstre parce que provisoirement d’espèce unique !.… Je ferai mieux, monsieur Crane. Je vois loin, je vois grand. C’est ma revanche sur le destin qui m'a fait ridiculement petit. Un lutin, n’est-ce pas ? C’est le mot qui doit éclore automatiquement dans votre cerveau enfumé par un romantisme de magazine. Ceci n’est qu’un début. Vous, monsieur Crane, vous serez beaucoup mieux réussi que le Numéro I.

— Moi ? gémit Tom.

— Oui, vous. Vous verrez, monsieur Crane, vous verrez... Je vous promets d’apporter tous mes soins à votre croissance vertigineuse. J’estime que deux mois seront suffisants pour vous grandir de dix bons mètres...

— Je vous tuerai, râla le jeune homme.

— Mais non, mon ami, vous ne me tuerez pas...

Il semblait extraordinairement calme et sûr de lui.

Tom avait envie de le frapper, de le frapper sans trêve jusqu’à ce qu’il ne soit plus capable de remuer, mais l’idée que la mort du nain le laisserait seul dans cette maison où reposait le gigantesque corps lui était intolérable. N'importe quelle présence, même celle du docteur Ox était préférable à la solitude ici.



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