La Lance et la Lumière by Meyer Kai

Auteur:Meyer, Kai [Meyer, Kai]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Juvenile Fiction, General, Jeunesse
ISBN: 9782367931203
Google: lfCIAQAAQBAJ
Éditeur: L'Atalante
Publié: 2013-04-28T22:00:00+00:00

Ils n’eurent pas à voler pour rejoindre l’un des vaisseaux mères. C’était la bonne nouvelle, la mauvaise étant qu’on les hissa par une corde dans une nacelle en osier, à quatre cents mètres de haut, comme un seau d’un puits. La nacelle tanguait à tel point que la figure de Bisevent se teinta d’un gris malsain et que Pleuring vomit violemment par-dessus bord.

Les quartiers et le pont de L’Étoile du Soir se trouvaient devant, à la proue, mais la corde partait de sous le treillis de l’aéronef géant. Il y avait là une plateforme circulaire, ouverte en son centre.

En s’en approchant, Pleuring en découvrit davantage. Le treillis qui constituait l’énorme ventre du vaisseau ressemblait à un nid de guêpes : gigantesque composition de milliers d’alvéoles. Les panneaux de papier servaient de voiles où les vents se prenaient. Même là, alors que L’Étoile du Soir s’était immobilisée, les alvéoles de papier étaient continuellement réorientés afin d’assurer la position du vaisseau par rapport aux sautes des vents changeants. Les corrections permanentes ne s’effectuaient pas sur chaque alvéole en particulier, mais toujours sur des rangées entières que l’on ajustait par des mécanismes à baguette. Des craquements infernaux, des grincements et des couinements retentissaient à l’intérieur du treillis, mêlés à une multitude de bruits d’ailes, comme si l’on se trouvait au sein d’une formidable nuée d’oiseaux.

Des silhouettes apparurent au bord de l’ouverture. Armées de longs crochets, elles entreprirent de récupérer la nacelle tournoyante. Pleuring et Bisevent se recroquevillèrent pour éviter les pointes de fer. Après avoir passé l’ouverture, leur habitacle fut enfin hissé sur la plateforme. Alors qu’on s’employait à les en extraire tous les deux, Kangan et quelques soldats surgirent à l’arrière-plan.

Le capitaine et son escorte firent monter aux deux prisonniers enchaînés plusieurs marches de bois, droit dans le dédale des énormes alvéoles en papier. Ils enfilèrent de longues passerelles sécurisées par une corde en guise de garde-corps. Ceux qui vivaient et travaillaient dans le ventre alvéolé du vaisseau se déplaçaient agilement sur les planches. Accrochés à des échelles de corde, des cordages et des filets, certains s’arrêtèrent dans leurs occupations pour lancer des regards curieux sur les deux prisonniers. D’un geste impatient de la main, Kangan les fit prestement reprendre leur travail.

Pleuring ne se souvenait de rien. Il lui semblait aller de découverte en découverte et il partageait la fascination de Bisevent, qui scrutait tout autour d’elle chaque détail de cet environnement fantastique.

Finalement, Kangan se laissa aller à fournir à la guerrière quelques informations, sans toutefois accorder aucune attention à Pleuring. Il partait sans doute du principe que son prisonnier costumé savait tout cela depuis longtemps.

— Le corps du vaisseau est construit comme une ruche. À la différence que ces alvéoles sont mobiles et que chacun de leurs panneaux de papier peut être orienté dans toutes les directions. L’air se prend dans les chambres de papier et les stabilise.

— Pourquoi du papier ? s’étonna Bisevent. Pourquoi pas de la toile comme sur les voiliers ?

— C’est une question de poids. Des voiles

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