La fille du pasteur cullen by Sonia Marmen

La fille du pasteur cullen by Sonia Marmen

Auteur:Sonia Marmen [Marmen, Sonia]
La langue: fra
Format: epub
Tags: - Divers
Publié: 2011-10-22T12:28:03+00:00


Chapitre 18

Pendant les jours qui avaient suivi la scène de Mary Seton, Dana avait inventé un malaise qui l’avait gardée au lit. Au bout de trois nuits d’insomnie, elle revint à Weeping Willow. Elle avait pris ce temps pour se remettre de l’humiliation subie. Mais elle avait aussi longuement médité sur les dangers de retourner là-bas : elle n’en reviendrait que blessée. Mais de rester loin de Francis était pire que de souffrir sa présence. Souffrir, elle pouvait l’accepter dans la mesure où elle croyait le mériter à cause de ses sentiments pour cet homme.

Elle retrouva le chevalet exactement là où elle l’avait laissé. La toile avait été recouverte d’un drap. Les pinceaux et la palette avaient été nettoyés et le matériel était rangé. Les croquis avaient été soigneusement empilés sur le bureau. Aucune trace de celui qui avait été déchiré.

Halkit lui demanda si elle voulait du thé. Le majordome allait prévenir le maître qu’elle était là.

Que faisait Francis ? Il était au chevet de sa femme, malade depuis deux jours. Christopher était absent. La maison était trop silencieuse.

Nous n’avons rien fait, se disait Dana en découvrant le tableau. Elle le contempla. Tout est encore à faire… Sous la main de l’amante se dessinerait le corps de l’homme, naîtraient les sentiments, dans le mélange des couleurs et à travers les émotions qu’elles susciteraient. De cela elle n’aurait pas peur de rougir. Elle y mettrait la chaleur de son désir. Elle pourrait caresser les traits de Francis et ne tromperait qu’elle-même. Tout se passerait dans cette pièce, dans ce portrait, sur cette toile. Entre leurs yeux, un univers qu’elle garderait jalousement fermé.

Ça, elle pouvait l’assumer.

Ensuite elle épouserait Timmy.

Après son départ de Kirkcaldy, puisqu’elle n’y retournerait plus, Harriet lui avait expédié le reste des livres qu’elle avait laissés derrière elle. Dana s’était réapproprié son exemplaire d’Eloisa to Abelard.

… L’amour n’est point un crime, il est une vertu…

Les lecteurs vivaient par procuration à travers les livres ? Timmy se trompait. Les émotions qu’elle tirait de ses lectures étaient bien réelles. Elle seule les ressentait et en gagnait les bénéfices. Elle ne faisait qu’emprunter l’occasion de les vivre. Car on les lui refusait autrement.

Elle avait relu le poème qui l’avait autrefois fait rêver d’amours impossibles. Lui était venue cette évidence. Le portrait, dans ses propres nuances, serait sa lettre d’amour pour Francis.

Elle ouvrit le coffret et choisit ses couleurs. Elle pressa une vessie de porc. Un jet ondulant de terre de Sienne en sortit. Les couleurs qui n’avaient pas été préparées d’avance devaient être mélangées. Ce qu’elle fit en malaxant à l’aide d’un couteau les poudres de pigments avec l’huile de lin. Cet exercice prenait un certain temps. L’odeur des substances la rassura.

Dana entendit enfin la voix de Halkit précéder celle du chirurgien, qui descendait le grand escalier sous le dôme de verre. Elle imaginait les arcs-en-ciel miniatures consteller sa chemise et faire briller sa chevelure dont elle devinait la douceur. L’angoisse la saisit le temps de tout remettre en question encore une fois. Puis elle inspira profondément.



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