La Coucaratcha (tome second) by Eugène Sue

La Coucaratcha (tome second) by Eugène Sue

Auteur:Eugène Sue
La langue: fra
Format: mobi
Tags: Nouvelles/Aventures
Publié: 2018-08-27T00:00:00+00:00


CHAPITRE X.

CONCLUSION.

M. de Noirville s’est remarié fort richement.

Il est député, il siège au centre, il est heureux, il engraisse.

Il rit parfois des superstitions et des préjugés de sa pauvre défunte, lorsqu’il en parle avec sa seconde femme, qui, dit-il, est au moins une fameuse commère, une grosse réjouie, qui à coup sûr ne mourra pas de mélancolie, celle-là !

LES MONTAGNES DE LA RONDA.

FRAGMENT DU JOURNAL D’UN INCONNU.

CHAPITRE PREMIER.

… J’avais alors seize ans, je crois, et j’étais embarqué à bord de la frégate *** comme aspirant de marine. Notre bâtiment vint stationner à Cadix, où il resta environ huit mois. J’avais emporté de Paris un assez bon nombre de recommandations pour les personnes les plus distinguées de cette ville ; mais, hormis la lettre qui était adressée à un banquier chargé de me donner de l’argent, je ne remis aucune des autres missives à sa destination.

Comme je savais que notre séjour devait être assez long dans ce port, je m’arrangeai pour passer à terre, et le plus agréablement possible, tout le temps que je pourrais arracher à ce service de rade, le plus ennuyeux, le plus détestable de tous les services. Je louai donc sur le rempart, près le quartier d’artillerie, un joli appartement, et j’achetai un cheval andalou de cinq ans, entier, gris, sanguin, à crins noirs.

J’avais voulu prendre cet animal au pré, afin de m’amuser à le dresser à ma façon, n’ayant rien de mieux à faire pour tuer les heures, qui, je l’avoue, avaient la vie diablement dure.

Tant qu’il fut, pour ainsi dire, sous l’influence molle et réfrigérante du pâturage, Frasco (c’était le nom de mon cheval) se montra d’un naturel aussi aimable que conciliant ; mais lorsque je l’eus dans mon écurie, et que, contrairement à l’usage espagnol, j’eus substitué l’avoine à l’orge, ce fut tout autre chose ; Frasco devint un démon incarné et se mit en état de rébellion ouverte.

Ayant assez l’habitude du cheval, je goûtai peu les espiègleries de Frasco : aussi nous commençâmes à lutter de colère et d’opiniâtreté. À la moindre faute, je le rouais de coups ; alors lui de se cabrer, de ruer, de bondir comme un chevreuil et de me prodiguer les pointes et les sauts de mouton. Il avait beau faire, je le serrais si fort entre mes genoux et mes cuisses que je restais comme vissé sur son dos. Or, à la fin, voyant qu’il ne pouvait me désarçonner, il prit le parti de tâcher de mordre ; et ne pouvant y parvenir, il fit mieux, quand je le montai, il se coucha. Les choses en vinrent à un point tel que je désespérais de le rendre jamais traitable, ce dont j’enrageais, car c’était bien le plus beau, le plus noble, le plus vigoureux étalon qui fût jamais sorti des prairies de Sainte-Marie.

J’étais donc à peu près décidé à lui casser la tête à la première incartade, lorsqu’un de mes amis, le seigneur Hasth’y, me tira d’embarras. Ici je dois avouer que je n’avais pas, comme j’aurais pu, choisi mes connaissances dans la meilleure compagnie de Cadix.



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