La Conquête de l'Aigle by Simon Scarrow

La Conquête de l'Aigle by Simon Scarrow

Auteur:Simon Scarrow [Scarrow, Simon]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantasy
ISBN: 9791028110796
Éditeur: Bragelonne
Publié: 2019-08-13T22:00:00+00:00


Chapitre 29

Une fois les fortifications achevées, on fit traverser la Tamesis à la neuvième et à la quatorzième légion, jusqu’aux espaces qui leur étaient affectés. Les auxiliaires et la vingtième légion restèrent en arrière pour garder les bêtes de trait qui broutaient sur tous les pâturages disponibles. Une série de fortins se dressait le long des voies de communication jusqu’à Rutupiæ. De rares convois de ravitaillement montaient bruyamment au front, avant de repartir à vide, sauf s’ils ramenaient des invalides renvoyés plus tôt que prévu à la vie civile. Des malheureux qui, une fois de retour à Rome, dépendraient des distributions de maïs. À présent, les transports de la flotte se chargeaient de l’essentiel du ravitaillement en longeant la côte, puis en naviguant vers l’amont.

Un énorme dépôt avait été installé dans le camp, qui accueillait chaque jour plus de rations, d’armes et d’équipement de rechange, le tout soigneusement consigné et stocké par les intendants. Quand l’armée repartirait en campagne, elle serait aussi bien ravitaillée et dotée qu’au début des opérations.

Les légionnaires se reposaient en attendant l’arrivée de l’empereur et de sa coterie. Toutefois, les obligations ne manquaient pas. Il fallait monter la garde sur les remparts, creuser des latrines et les entretenir ; des détachements sortaient couper du bois de chauffage ou s’emparer de toutes les céréales et de tous les animaux de ferme qu’ils pourraient trouver ; sans compter les dizaines d’autres tâches qui constituaient la vie militaire. Au départ, les sorties n’avaient eu lieu que par cohortes entières. Mais comme les éclaireurs de la cavalerie confirmaient, rapport après rapport, que l’ennemi semblait avoir déserté la région, on permit à de plus petits groupes de légionnaires de quitter le camp, de jour, pour chercher des provisions.

Bien que Cato fût dispensé de ses obligations pendant sa convalescence, il éprouvait le besoin de s’occuper. Il demanda à Macro de le laisser avancer dans son travail administratif, mais le centurion se moqua de lui. La plupart des vétérans accordaient beaucoup d’importance à leur temps libre et connaissaient toutes les astuces et les combines pour échapper autant que possible aux corvées. Quand Cato se présenta dans sa tente, Macro eut pour premier réflexe de s’interroger sur les intentions cachées de son optio.

— Je veux juste me rendre utile, centurion.

— Je vois, répondit Macro en se grattant le menton d’un air songeur. Te rendre utile, hein ?

— Oui, centurion.

— Pourquoi ?

— Je m’ennuie, centurion.

— Tu t’ennuies ?

Macro n’eut pas à feindre l’horreur. Refuser de profiter des activités qu’offrait le quotidien d’un légionnaire ayant quartier libre ne lui avait jamais traversé l’esprit. Il réfléchit. N’importe quel optio normalement constitué aurait peut-être découvert une nouvelle combine pour détourner des rations supplémentaires ou de l’argent des comptes de la centurie. Mais Cato avait démontré une intégrité tout à fait déplorable dans l’administration de son unité. Dans ses moments les plus charitables, Macro le soupçonnait de concentrer son intelligence remarquable sur un système d’enrichissement personnel aux dépens de l’armée auquel nul autre n’avait pensé avant lui. Quand il se sentait moins charitable, il attribuait son sérieux à une ignorance des mœurs militaires.



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