La confiance en soi by Ralph Waldo Emerson

La confiance en soi by Ralph Waldo Emerson

Auteur:Ralph Waldo Emerson [Waldo Emerson, Ralph]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Rivages
Publié: 2018-07-14T16:00:00+00:00


Les regrets sont encore une autre sorte de fausse prière. Le mécontentement vient du manque de confiance en soi : c’est une infirmité de la volonté. Déplorez les calamités si, ce faisant, vous pouvez aider celui qui souffre. Sinon, vaquez à vos occupations et déjà le mal commencera à être réparé. Notre compassion est tout aussi vile. Nous venons vers ceux qui pleurent sottement et pleurons avec eux, au lieu de leur transmettre la vérité et la santé par de brusques chocs électriques, les remettant une fois de plus en liaison avec leur propre raison. La joie entre nos mains est le secret de la fortune. Celui qui s’aide lui-même est à tout jamais bienvenu parmi les dieux et les hommes. Devant lui, les portes s’ouvrent toutes grandes, toutes les langues le saluent, les honneurs s’accumulent et tous les yeux le suivent pleins de désir. Vers lui va toute notre affection et elle l’entoure parce qu’il n’en a pas eu besoin. Nous le flattons et le célébrons avec sollicitude et nous nous répandons en excuses parce qu’il a gardé son cap et n’a eu que mépris pour notre désapprobation. Les dieux l’aiment car les hommes l’ont haï. « Pour le mortel qui sait persévérer, dit Zoroastre, prompts sont les bienheureux immortels. »

Tout comme les prières des hommes sont une maladie de la volonté, leurs croyances sont une maladie de l’intellect. Ils font leurs les propos stupides des fidèles du Dieu d’Israël : « Il ne faut point que Dieu nous parle, de peur que nous mourions. Parle, toi, qu’un autre parle avec nous, et nous obéirons. » Partout je suis empêché de voir Dieu dans mon frère, car ce dernier a fermé les portes de son temple, et ne fait que réciter les fables qui viennent du Dieu de son frère ou de celui du frère de son frère. Chaque nouvel esprit équivaut à une nouvelle classification. S’il se révèle être un esprit d’une puissance et d’une activité hors du commun, un Locke, un Lavoisier, un Hutton, un Bentham ou un Fourier, il impose sa classification aux autres et voilà un nouveau système ! Sa suffisance est proportionnelle à la profondeur de la pensée et donc au nombre d’objets qu’elle touche et met ainsi à la portée du disciple. Mais cela est principalement visible dans les croyances et les Églises qui sont également des classifications nées d’un esprit puissant agissant sur la pensée première du devoir et de la relation de l’homme avec le Très-Haut. Il en va ainsi du calvinisme, du système de Swedenborg, ou des quakers. Comme la jeune fille qui vient d’apprendre la botanique et voit par là même la terre et les saisons avec des yeux neufs, le disciple, avec délices, subordonne tout à la même terminologie. Pendant un certain temps, il se passera ceci : l’élève trouvera que sa puissance intellectuelle se sera accrue grâce à l’étude de l’esprit de son maître. Mais chez les esprits peu équilibrés la classification est idolâtrée, passe pour la



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