La cité des Femmes-Clones by Lord Jeffrey

La cité des Femmes-Clones by Lord Jeffrey

Auteur:Lord, Jeffrey [Lord, Jeffrey]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Science-fiction
ISBN: 2258023963
Éditeur: Presses de la Cité
Publié: 1988-09-05T14:22:01.403000+00:00


CHAPITRE XI

Le temps était suspendu et ils s’observaient tous les deux. Depuis un long moment. Blade fixait Arkala du regard et elle semblait hypnotisée. Bouche bée, yeux globuleux et jaunes, elle s’était immobilisée, empalée sur Blade, offrant sans pudeur son corps nu aux chairs déjà grisâtres et son ventre velu. Essoufflée, Arkala ne semblait pas encore complètement réaliser qu’elle s’était laissée duper. Aussi laide que Mirah ou Toakah, elle était de proportions presque normales et beaucoup plus jeune. En fait, même grossiers, ses traits étaient ceux d’une adolescente. Soudain, elle eut un sursaut violent de tout le corps. Ses gros seins durs tressautèrent et elle gronda en lançant ses doigts en avant :

— Sale traître !

En une fraction de seconde, les griffes de ses ongles avaient jailli et Blade les vit arriver en direction de ses yeux. Émergeant à peine à la lumière, il n’avait guère envie de replonger dans l’obscurité. Il lança un bras en barrage et réussit à esquiver, d’un mouvement latéral de la tête, les terribles ongles qui ne firent que lui effleurer une oreille. Mais, de l’autre main, Arkala retentait sa chance. Encore affaibli et handicapé par son buste douloureux, Blade faillit bien se laisser embrocher.

Alors, une vague de colère le submergea. Passant ses bras entre ceux de la Tchégase, il empoigna ses cheveux poivre et sel à pleines mains et tira vers lui.

La vieille méthode.

Le coup de boule.

Pas follement élégant, ni galant, mais toujours efficace. Arkala reçut le coup exactement entre les deux yeux. Cela fit un étrange bruit sourd et elle poussa un grognement rauque. Quand Blade la lâcha, elle soupira étrangement, sembla se tasser sur elle-même et, s’il ne l’avait retenue, elle serait tombée de la couche. En s’arrachant de lui. Car il était toujours fiché en elle et il dut se contorsionner pour se libérer sans la faire choir. Il l’allongea près de lui, et, refoulant le début de vertige qui l’assaillait, il parvint à libérer ses chevilles de leurs gros liens en cuir brut. Il dut ensuite se rallonger. Pour laisser le temps à son organisme de se réadapter. Arkala toujours évanouie, il put enfin se livrer à un examen approfondi de la situation.

Pas brillante.

La chambre où ils se trouvaient n’était qu’une espèce de grande alvéole au tracé imprécis, coupée çà et là de piliers taillés dans le roc et dont les murs et le sol avaient la couleur du sable. Lui-même était allongé sur une espèce de paillasse en toile rugueuse, couverte d’un drap grossier de couleur bise et juchée sur un haut châssis en fer brut. Par le « trou de gruyère » donnant sur l’extérieur, il pouvait apercevoir une portion du désert où il avait combattu. Il avait en fait échoué dans une immense cité troglodyte. Toute une humanité, concentrée dans une falaise. Dans un angle de la pièce, un gros candélabre de pierre blanche comme l’albâtre supportait des chandelles de fabrication artisanale et, tout au fond, dans le coin le plus sombre de l’habitation, Blade aperçut ce qui l’étonna le plus.



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