La cité des dangers by Steve Shagan

La cité des dangers by Steve Shagan

Auteur:Steve Shagan [Shagan, Steve]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
Publié: 2017-06-02T00:00:00+00:00


XI

Le dimanche soir, dans Sunset Boulevard, la circulation dans les deux sens était fluide. Marty appuya sur le bouton du feu pour traverser. Il se tenait en face du bâtiment blanc en fausses briques, où une enseigne rouge annonçait : THE KITTYCAT. Le signal vert PASSEZ s’alluma et Marty traversa la rue.

Un portier se tenait devant l’entrée.

— Pas un fil. Pas un minimum. Nudité absolue pour le prix d’un verre.

— À quelle heure commence le spectacle ? demanda Marty.

— Ça vient de commencer.

— Comment s’appelle l’animateur ?

— Herbie Dalitz.

— Il y a combien de temps qu’il est dans la boîte ?

— À quoi vous jouez, mon gars, aux devinettes ?

— Non. (Marty s’arracha un sourire.) Je connaissais Herbie, dans le temps. On m’a dit qu’il était ici. Alors je me demandais depuis combien de temps nous habitions la même ville sans le savoir.

— Herbie est là depuis que la boîte est ouverte. Ça fait cinq ans.

— Merci.

Marty poussa la porte vitrée à tambour et entra. Sur la scène placée au-dessus du bar, un quatuor de musiciens chevelus se déchaînaient dans une musique rock aux paroles incompréhensibles. La pièce était large et le bar allait presque d’un mur à l’autre. La foule, surtout des types d’un certain âge, composait un singulier mélange d’hommes d’affaires très chic, en visite, et de gars du cru, habillés n’importe comment. Il y avait aussi quelques femmes, des blondes décolorées au visage marqué. Sans doute des entraîneuses, se dit Marty en se frayant un chemin à travers la fumée et les corps entassés, pour se faire une petite place au bar.

Il commanda une vodka-pamplemousse et regarda la vedette du groupe rock qui gigotait en hurlant les dernières mesures de sa chanson. Il s’inclina et quelques applaudissements retentirent. Il y eut ensuite un grand roulement de tambour et un gars maigre, au visage poupin, aux cheveux gris et raides, monta sur la scène ; il portait un micro relié à un long fil.

Il y eut encore quelques applaudissements, puis un spot blanc illumina Herbie Dalitz. Il portait un veston écossais aux tons criards, un pantalon rouge, une chemise rouge et une cravate rouge.

— Bonsoir, bonsoir… Aujourd’hui, le Kittycat ne vous présente pas des professionnelles. Non, nous allons vous présenter de ravissantes minettes, prêtes à se dépouiller pour vous conquérir. Alors, mes amis, applaudissez bien fort nos petites effeuilleuses-amateurs ! Car vos bravos seront leur seule récompense ! Nous allons commencer avec la petite Linda !… Voici Linda !

Les lumières s’éteignirent, Herbie disparut et l’orchestre attaqua un air très rythmé agrémenté d’envolées de guitares électriques. Un spot rose illumina le côté gauche de la scène au moment où une fille très jeune sortait des coulisses. Dès qu’elle fut arrivée au milieu de la scène, elle se mit à se contorsionner. Elle n’avait pas de soutien-gorge et ses seins ronds et épanouis tressautaient à chaque mouvement. Elle avait un joli visage, de belles jambes et de longs cheveux roux. Elle portait, pour tout vêtement, un slip noir et des escarpins dorés.



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