La belle histoire des Tuileries by Glikman Juliette

La belle histoire des Tuileries by Glikman Juliette

Auteur:Glikman, Juliette
La langue: fra
Format: epub
Tags: Essai, Histoire
Éditeur: Flammarion
Publié: 2016-05-14T16:00:00+00:00


La fronde des esprits

L’étendue du théâtre, sa forme, la manière de l’éclairer, ses dégagements et sorties, la distribution des spectateurs sont débattus avec ferveur. Tout Paris commente l’oracle rendu par le chorégraphe Novarre, « le seul terrein convenable à l’emplacement d’un monument public de ce genre (…) serait sans contredit la place du Carrousel ». L’intérêt du public prime, afin de mesurer les avantages respectifs des différents sites possibles dans le voisinage des Tuileries. L’administration royale commence à s’inquiéter de la place d’honneur concédée à l’Opéra qui, dans les plans débattus par l’opinion, est au centre d’un dispositif rayonnant, organisant la convergence des rues. La grandeur du souverain ne serait-elle pas sacrifiée ? L’esplanade au-devant de l’Opéra pourrait être baptisée du nom de Louis XVI, le roi serait rabaissé à la portion congrue. Que gagne-t-on à phagocyter la façade principale du palais par un édifice captivant les regards ? En outre, l’hypothèse d’une place publique, susceptible d’accueillir d’immenses rassemblements, fait sourciller. Dans une capitale turbulente, « il convient que le Palais du Roi soit précédé de cours fermées comme il l’est actuellement ». L’Opéra doit tenir le rôle accessoire, tout en se fondant dans l’axe conçu par Le Nôtre qui, « depuis l’Étoile jusqu’à la porte actuelle sur le Carrousel, fait la ligne milieu des Champs-Élisées, de la place Louis XV, du jardin des Tuileries, du vestibule ». Ainsi, sera maintenue la primauté du palais, point cardinal du maillage parisien.

Le directeur général des Bâtiments, le comte d’Angiviller, esprit autoritaire, fait appel à deux architectes dépositaires de sa confiance, pour établir les emplacements les plus adéquats. Le souci des arts est balayé au profit des besoins du monarque : « En considérant avant tout le Roi, la Reine et la famille royale, placer l’opéra aux Thuilleries, c’est donner au premier, ou plutôt au seul palais de la capitale, un caractère de magnificence qui lui convient exclusivement. » L’insertion de l’Opéra est l’occasion de dégager les Tuileries de leur environnement délabré, et de raffermir leur statut fluctuant. En effet, le comte d’Angiviller propose de relancer le grand dessein, en réalisant l’aile septentrionale, qui accueillerait la salle de spectacle, moyen de clore l’enceinte jusqu’au Louvre sans tolérer un édifice de prestige hors de l’orbite du château. Transformation unique, qui permettrait de convertir l’emplacement dévolu à la salle des Machines en espace d’habitation, au lieu de laisser le tiers du palais « inutilement consommé par ces anciennes salles de ballet qui seront jamais d’aucun usage ». Afin d’attirer la bienveillance de la reine, l’administration suggère de lui réserver le premier étage de l’aile nord.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.