La Beauté des jours by Gallay Claudie

La Beauté des jours by Gallay Claudie

Auteur:Gallay,Claudie [Gallay,Claudie]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature française
ISBN: 9782330086350
Éditeur: Actes Sud
Publié: 2017-06-02T12:48:46+00:00


La fête battait son plein.

Ils avaient mis de la musique, accroché des lampions.

Tout le monde était là, les pompiers, les voisins, les gens du quartier, les frères Combe qui toisaient l’androgyne, le Tête Plate en bout de ligne.

Sur des tables à tréteaux, on vendait des gâteaux, des bonbons, du rosé pamplemousse au verre.

Jeanne avait noué un foulard autour de sa tête, pour tenir ses cheveux, du tissu en fausse soie, les tons rouges et verts, un premier nœud, et un deuxième par-dessus. Elle avait fait ça devant le miroir du salon.

Rémy était au barbecue. Il a fait signe aux frères Combe, il y avait des saucisses. Les frères ont montré leurs poches vides. Rémy a insisté, il payait pour eux. Le Tête Plate y est allé, on aurait dit que ça lui faisait du bien, pas de manger, mais de partager.

Les deux autres ont fini par s’approcher, méfiants comme des chiens. Ils ont pris ce que Rémy leur a donné et ils sont retournés manger contre le mur.

Suzanne était là aussi, venue faire un tour.

Avec Jeanne, elles se sont assises par terre et elles ont regardé les gens.

Martin, elle l’a vu arriver de loin, les mains dans les poches, il avançait en contournant les dan­­seurs.

Un homme tranquille, elle a pensé.

Un homme inattendu.

Rémy l’a vu aussi, il a laissé son gril, il est allé lui taper sur l’épaule, en bon copain, et il l’a entraîné vers la fumée du barbecue, s’est empressé, a remis des brochettes sur le feu.

Martin s’est retourné, il a fait un signe à Jeanne, de loin.

Suzanne a ronchonné.

— D’où qu’y se croit celui-là ?

— Je le connais…

— Lui ?

— Oui.

— Pourquoi tu l’as pas dit ?

— Je te le dis.

— Et tu le connais comment ?

Jeanne le regardait. Il portait un pantalon en toile beige et un sweat-shirt noir au logo L214. Elle a pensé aux arbres solides de la ferme.

Suzanne lui a touché le pied.

— Je te parle…

— Quoi ?

— Tu le connais comment ?

Elle lui a bourré le coude dans les reins.

Jeanne a souri.

— Une vieille histoire.

— J’aime bien les vieilles histoires… Tu racontes ?

Jeanne lui a fait un résumé, un amour d’adolescente, des retrouvailles en ville.

Elle n’a pas dit qu’elle l’avait suivi, mais que c’était du hasard, ils étaient dans le même magasin, elle achetait des espadrilles.

— Les espadrilles, c’est les trucs à rayures que t’avais l’autre fois ?

— Oui…

Suzanne a souri bêtement. Jeanne lui a dit d’arrêter. Martin discutait toujours avec Rémy.

— Et eux, ils se connaissent comment ?

— Même lycée.

Ils s’étaient tellement écrit pendant qu’il était à Saorge, Jeanne se demandait comment ils allaient se parler.

La sono jouait du Barbelivien.

Il a tendu sa main.

Elle a hésité.

— Il faut faire vite, ça ne dure pas si longtemps, une danse.

Elle s’est levée. Ils se sont mêlés aux autres couples.

Elle a posé une main sur son torse. Elle a senti son cœur battre sous sa paume. La chaleur de sa peau à travers le tissu du sweat. Elle s’est laissée aller. Contre lui. C’était simple.

— Tu vas bien ?

— Oui…

Ils n’ont rien dit d’autre.



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