La bataille des rois by George R. R. Martin

La bataille des rois by George R. R. Martin

Auteur:George R. R. Martin [Martin, George R. R.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: SF
ISBN: 9782857046202
Publié: 1998-01-20T18:56:49+00:00


DAENERYS

Les Dothrakis nommaient la comète shierak qiya, l’Etoile sanglante. Les vieux ronchonnaient qu’elle était un présage funeste mais, pour l’avoir vue paraître la nuit même où le bûcher de Khal Drogo avait réveillé les dragons, Daenerys Targaryen s’émerveillait en son cœur de la contempler au firmament. C’est le héraut proclamant ma venue, se dit-elle, les dieux l’ont envoyée pour me montrer la voie.

Mais à peine eut-elle formulé cette pensée que Doreah gémit, défaillante : « De ce côté sont les pays rouges, Khaleesi. Un lieu terrible et sinistre, disent les cavaliers.

— La voie qu’indique la comète est la voie que nous devons suivre », affirma-t-elle, d’autant plus péremptoire qu’à la vérité… toute autre lui était fermée.

Elle n’osait, au nord, s’engager sur l’océan d’herbe de la mer Dothrak. Le premier khalasar venu ne ferait qu’une bouchée de sa maigre troupe de loqueteux, tuerait les guerriers et réduirait les autres en esclavage. Au sud du fleuve, les terres des Agnelets ne leur étaient pas moins interdites. Ils étaient trop peu nombreux pour se défendre même contre un peuple aussi pacifique, lequel n’avait cependant guère motif de les aimer. Quant à descendre le courant jusqu’aux ports de Meeren, Yukai et Astapor, c’est, à en croire Rakharo, ce que faisaient déjà Pono et son khalasar, poussant devant eux les milliers de captifs qu’ils comptaient vendre dans les innombrables comptoirs de traite qui, comme autant de pustules, infestaient le pourtour de la baie des Esclaves. « Et qu’aurais-je à craindre de Pono ? s’était étonnée Daenerys. Il était le ko de Drogo et me parlait si gentiment…

— Ko Pono vous parlait peut-être gentiment, répliqua ser Jorah Mormont, Khal Pono vous tuerait. Il a été le premier à abandonner Drogo. Dix mille guerriers l’ont suivi. Vous n’en avez qu’une centaine. »

Non, songea-t-elle. J’en ai quatre. Les autres ne sont que des femmes, des vieillards malades et des bambins dont on n’a toujours pas tressé la chevelure. « J’ai les dragons, objecta-t-elle.

— Des poussins, riposta ser Jorah. Une simple taloche d’arakh les anéantirait, encore que Pono soit plutôt du genre à se les adjuger. Vos œufs de dragon étaient plus précieux que des rubis, mais un dragon vivant, voilà qui est inestimable. Il n’y en a que trois au monde. Quiconque les verra les voudra, ma reine.

— Ils sont à moi », dit-elle d’un ton farouche. Ils étaient nés de sa foi et de son dénuement, venus au monde par la mort de son mari, de son fils avorté et de la maegi Mirri Maz Duur. Elle avait marché dans les flammes au-devant d’eux, et ils avaient bu son lait. « Moi vivante, personne ne me les prendra.

— Vous ne vivrez pas longtemps si vous rencontrez Khal Pono. Ou Khal Jhaqo, ou aucun des autres. Il vous faut aller où ils ne vont pas. »

Elle l’avait nommé premier de sa Garde Régine…, et puisque le conseil bourru qu’il lui donnait concordait avec les présages, sa voie était toute tracée. Les flammes ayant entièrement brûlé sa chevelure, ses femmes l’enveloppèrent dans la fourrure du lion blanc naguère tué par Drogo.



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