L214 Une voix pour les animaux by Jean-Baptiste Del Amo

L214 Une voix pour les animaux by Jean-Baptiste Del Amo

Auteur:Jean-Baptiste Del Amo
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Arthaud
Publié: 2017-02-26T16:00:00+00:00


Mourir à Mauléon-Licharre

L’abattoir du Pays de Soule est un établissement intercommunal situé à Mauléon-Licharre dans les Pyrénées-Atlantiques. De taille intermédiaire, il produit 3 200 tonnes de viande chaque année. Sur son site Internet, l’abattoir se félicite d’un « souci du bien-être animal » et d’une production tournée vers les viandes Label rouge, fermières et bio (Ecocert). La coopérative Axuria, qui se présente comme « une coopérative à dimension humaine », y fait tuer chaque année 1 000 vaches et 50 000 agneaux, dont 30 000 agneaux de lait Label rouge. La viande de ces agneaux est prisée par de grandes tables parisiennes, de nombreux chefs étoilés et des boucheries réputées. Ainsi, Yves-Marie Le Bourdonnec, autoproclamé « carnivore-responsable » et propriétaire de la célèbre boucherie parisienne qui porte son nom, proposait cette viande de novembre à avril. Alain Ducasse a lui aussi célébré cette filière en 2015, mettant la viande de ces agneaux à la carte de son fameux restaurant le Relais Plazza.

Lors de son audition par la Commission d’enquête, Michel Etchebest, maire de Mauléon-Licharre, précise que l’abattoir est un prestataire multi-espèces (qui abat cependant 90 % de bovins), ne pratique pas l’abattage rituel, et mène « un travail de fond44 » sur le bien-être animal. L’abattoir est prestataire de services pour des coopératives agricoles réunissant près de huit cents éleveurs de la vallée de la Soule et traite en direct avec deux cent vingt éleveurs amenant eux-mêmes leurs animaux à l’abattoir « qui effectue les prestations d’abattage, de découpe, de conditionnement et de mise sous vide45 ». L’abattoir emploie trente-cinq salariés : une équipe d’abattage de quinze personnes, une équipe de découpe et de conditionnement, et une équipe administrative.

Michel Etchebest évoque devant la commission l’attention portée aux conditions de travail des salariés : « Nos abatteurs travaillent en moyenne mille deux cents heures par an, alors que la durée légale du travail à raison de trente-cinq heures par semaine est de mille six cent sept heures. Depuis longtemps, notre choix est en effet de favoriser le travail de nos salariés sur la durée, pour leur épargner la fatigue et les troubles musculosquelettiques (TMS) à l’âge de 45 ou 50 ans. […] Au sein de notre équipe d’abattage, nos ouvriers sont payés en moyenne 2 000 euros bruts par mois, soit 40 % au-dessus du SMIC, ce qui représente un salaire brut annuel moyen de 21 000 euros, le chef abatteur étant rémunéré à 28 700 euros par an46. »

L’abattoir du Pays de Soule est financièrement autonome. En 2015, son chiffre d’affaires s’élève à 2 148 419 euros. « Notre établissement investit tous les ans, explique M. Etchebest. De 2013 à 2015, nos investissements se sont élevés à 24 386 euros, 26 783 euros et 52 461 euros. En 2010, nous avions déjà investi 1 million d’euros pour agrandir notre salle de découpe et de conditionnement, plus 700 000 euros pour moderniser les lignes d’abattage. Pour l’année 2017, nous envisageons d’investir 2,5 millions d’euros47. » L’abattoir est régulièrement contrôlé par les



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