[Konnar et Compagnie-4] Gilbert le Barbant, le retour by Pelot Pierre

[Konnar et Compagnie-4] Gilbert le Barbant, le retour by Pelot Pierre

Auteur:Pelot,Pierre [Pelot,Pierre]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantasy
Éditeur: Bragelonne Classic


6

Où ce que redoutait Jollis dans le chapitre précédent se réalise en partie, et, du coup, laisse augurer d’un fameux merdier – si nous l’osons dire.

Mais revenons donc un peu en arrière. Pas vraiment loin dans le temps, rassure-toi, Lecteur, et pas vraiment loin non plus dans la géographie. Tu vas voir.

Ça se passe au moment où Jollis, le célèbre gardien de passages, défouraille son épée de gardien, bondit sur l’apparent Jacky-Marc (que tout le monde, dans cette séquence, croit encore être le vrai Jacky-Marc, en plus ou moins bon état de fonctionnement, certes, mais le vrai), lui empoigne le bras, ne le lui tranche pas comme on pourrait s’y attendre, mais trace sur le sable, au sol, un cercle de protection et lance la formule rituelle qui va démarrer la magie – il lance une phrase comme : « Hors de ma vue tous ceux qui ne sont pas dans le cercle » ; si c’est pas texto, c’est ce que ça veut dire, pour plus de précisions, nous suggérons le retour rapide jusqu’à l’instant précis où se déroulent ces événements.

Donc, ça se passe à ce moment, un peu après, et nous voilà nous-même effectuant ce retour rapide conseillé.

Nous nous souvenons que lorsque Jollis clama la fatidique injonction, il le fit un peu brouillon, à la va-comme-je-te-crie, pas dans la confusion, non, mais tout de même : dans l’énervement. Il ne prit pas la peine de grouper. Balança la harangue façon chevrotines, ou mieux encore, plus éparpillé, plutôt double-zéro.

Ce qui explique que ses « gibiers », ses cibles, effectuèrent le saut dans le désordre et, quand ils reprirent leurs esprits, après le choc (léger, pas méchant, mais réel), se retrouvèrent non seulement ailleurs, mais seuls, sans leurs petits camarades, disséminés dans la nature et la nuit on ne peut plus nocturne.

Comme on s’en doute (à moins qu’on ne soit vraiment crêpe), l’émergence post-éjection provoqua sur ceux qui en furent victimes une certaine surprise. Voire une surprise certaine.

Sur ceux… et « celle ». Le lecteur est prié de suivre notre regard.

Priscilla, la rouquine, s’ébroua. Pendant quelques secondes, elle s’efforça de rassembler frénétiquement tout ce qu’elle trouvait comme lambeaux d’esprit au fond de son crâne encore vibrant, et c’est ainsi qu’au bout d’un minimum d’efforts (somme toute) elle se souvint de son nom et de cette aventure qu’elle était en train de vivre quelques instants auparavant. Ainsi que, sur sa lancée, elle reprit contact avec le moment présent, la réalité, tout ça, et s’interrogea sur la raison de sa position plutôt relâchée ma foi, jambes en l’air au beau milieu d’une haie de broussailles d’oasis. Elle se souvint sans peine que cette position ne pouvait être qu’accidentelle et certainement sans aucun rapport avec quelques galipettes que ce fût. Elle se rassembla.

La plutôt belle enfant ne souffrait d’aucun dégât de carrosserie, si léger fût-il, aux premières constatations qu’elle se fit. Si elle avait porté des collants, peut-être eût-elle eu à se plaindre d’un accroc, par exemple, mais pas plus. C’est pour dire.

Autour d’elle, la nuit frissonnante profondait.



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