Kondiaronk by Marie Roberge

Kondiaronk by Marie Roberge

Auteur:Marie Roberge
La langue: fra
Format: epub
Tags: Autochtones, Nouvelle-France, Iroquois, guerre, Grande Paix, négociations, sagesse, épidémies
Éditeur: ÉDitions De L'isatis
Publié: 2014-03-13T00:00:00+00:00


Chapitre 8

JUILLET 1701

LES RETROUVAILLES

Après des semaines d’un périlleux voyage, après avoir affronté les chutes, les rapides et les longs portages, les Iroquois Onontagas, Onéidas et Cayugas venus des Pays-d’en- Haut aperçoivent enfin le fort de Sault-Saint-Louis*, dernière étape avant Ville-Marie. Par des hurlements et des coups de fusil, ils annoncent leur arrivée à leurs frères. Devant le fort, les Iroquois domiciliés leur répondent par des hurlements de joie.

Ils sont attendus depuis longtemps. Rituels de condoléances, de retrouvailles et de réconciliations, festins et célébrations sont prévus lors de cette dernière halte. Il faut rallier les esprits avant la rencontre officielle avec Onontio.

À la loge du Conseil, Ontonnionk, l’Aigle, leur rend hommage :

— Mes frères, nous sommes heureux de vous voir ici après que vous ayez échappé à tous les périls qui sont sur les chemins. Combien d’accidents auraient pu vous arriver ? Combien de rochers ou de rapides où vous auriez pu périr si vous n’aviez pas eu autant d’adresse et de constance à les surmonter comme vous l’avez toujours fait en pareilles circonstances ?

Il leur offre trois wampums : un premier pour essuyer les larmes versées sur leurs morts, un second pour ouvrir leurs oreilles et le troisième pour libérer leur gorge. Ainsi, les ambassadeurs auront le cœur sans haine, les oreilles claires et la gorge ouverte pour parler de paix.

Après un festin de sagamité* et une bonne nuit de sommeil, les Iroquois quittent Sault-Saint-Louis pour se diriger vers Ville-Marie. Les habitants du fort se préparent alors activement à accueillir la deuxième vague d’invités, les sept à huit cents Hurons, alliés des Grands Lacs.

Dès leur arrivée, ces derniers sont invités dans la loge* du chef du calumet pour assister à la cérémonie préparée à leur intention.

Assis en cercle, des hommes entament un chant. Pendant des heures, chacun leur tour, les guerriers se lèvent, se plantent au milieu de la place, saisissent une hache et frappent un poteau en hurlant :

— J’ai tué quatre Iroquois il y a cinq ans !

ou :

— J’ai tué le fils de mon ennemi !

Le guerrier attrape ensuite une poignée du tabac suspendu à une perche et la jette dans le feu :

— Je prends ceci comme médecine pour me refaire l’esprit.

À chaque aveu, les musiciens agitent leurs crécelles* et poussent des cris de joie. Comme une vague, leurs cris se répandent d’un bout à l’autre de la loge, amplifiés par des centaines de voix.

Après avoir avoué publiquement les anciennes rivalités, les vieilles haines et les trahisons passées, les cœurs sont nettoyés.

C’est le moment de remplir les estomacs. Des chaudronnées de chien et d’ours et des marmites de maïs bouillis viennent clore la cérémonie.

La seconde délégation est prête à parler de paix avec Onontio.



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