Kathy Mallory 08 - Coupe-Gorge by O'Connel Carol

Kathy Mallory 08 - Coupe-Gorge by O'Connel Carol

Auteur:O'Connel, Carol [O'Connel, Carol]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
Éditeur: Paris : Fleuve noir (2006)
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


CHAPITRE VI

Dans la salle d’attente de l’hôpital, après cinq heures passées à cauchemarder sur un canapé défoncé, Riker avait le dos en miettes.

Une voix lui murmura à l’oreille : « Je sais que tu es réveillé. »

Mallory avait l’air en pleine forme, mais elle était jeune : elle pouvait parfaitement enchaîner trois jours de travail en se contentant de quelques petites siestes. Eh bien, il était peut-être réveillé, mais elle ne pourrait pas l’obliger à ouvrir les yeux.

« J’ai parlé à des flics du Maine. Ils sont allés voir Susan McReedy. »

Riker roula sur le côté et enfouit la tête sous les coussins du canapé.

La voix de Mallory se fit alors plus forte, plus irritée : « McReedy nous a faussé compagnie. D’après les voisins, elle est partie sur les chapeaux de roue et, à l’heure qu’il est, elle court dans la nature. J’ai demandé ses relevés de cartes bancaires. Aucune dépense. Elle doit payer son carburant en espèces.

— Les gens qui paient comptant, ça existe encore, tu sais. »

Les premiers rayons du soleil s’insinuèrent sous les paupières de ses yeux fatigués.

« Elle a peut-être juste besoin de vacances », marmonna-t-il.

Vivre au fin fond du Maine devait être plus excitant et plus stressant qu’il l’avait imaginé. Il se mit sur le dos, les yeux désormais grands ouverts, et décida que, oui, Susan McReedy avait bien pris la poudre d’escampette.

« Et merde ! Tout ce qui nous reste maintenant, c’est le privé là-haut. »

Il s’était adressé au plafond, mais sa coéquipière traversa la pièce, ce qui l’obligea à se lever pour la suivre d’un bon pas.

Nedda gravit d’un pas chancelant l’escalier du grenier où on conservait les affaires des défunts. Toutes sauf celles de Petite Sally. La lumière matinale qui s’infiltrait par les fenêtres mansardées faiblissait doucement : il n’allait pas tarder à pleuvoir. La vieille dame erra entre les rangées de coffres jusqu’à ce qu’elle retrouve celui de sa mère mais, au moment d’en soulever le couvercle, elle le trouva encore plus lourd que d’habitude.

Elle était si fatiguée.

Après y avoir rangé les jumelles de théâtre, elle referma la malle avec précaution. Et même une certaine révérence. Puis elle longea l’étroite allée des victimes du massacre. L’un après l’autre, elle traîna chaque coffre jusqu’au milieu du grenier et, tandis que l’orage grondait au-dessus de sa tête, elle les disposa en cercle. Un éclair illumina la pièce lorsqu’elle s’assit en tailleur au centre du dispositif, entourée par ce qui restait de ses proches décimés.

C’était ça, sa famille.

Le tonnerre retentit et, aussitôt, la pluie commença à zébrer les carreaux. Nedda pleurait. La maison aussi.

La vieille dame serra contre son cœur le sac en toile qui contenait les vêtements moisis de Petite Sally. L’enfant ne quittait presque jamais ses pensées, même si elle n’avait que le souvenir d’un nouveau-né aux cheveux fins et soyeux, aux doigts et aux orteils incroyablement minuscules. Elle se rappela le triste jour où les enfants de la famille avaient été réunis à la cuisine : Mme Tully, l’intendante, avait



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